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Débat sur la mise sous tutelle des personnes âgées

Publié le 01 décembre 2009 par Saucrates

Réflexion deux (le 1er décembre 2009)
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Depuis deux ans que cette réflexion a été publiée sur ce site, de nombreuses personnes, souvent désemparées, ont exposé leur situation, aussi diverse que le sujet lui-même. Les exemples de cas médiatisés se sont aussi multipliés ; le plus célèbre étant désormais celui qui oppose l'une des plus riches milliardaires françaises, Liliane Bettencourt, deuxième fortune de France, principale actionnaire de l'Oréal, à son unique fille, Françoise Bettencourt-Meyers.
Sur le fond de cette réflexion, ma position n'a pas changé. Il est terrible de voir des enfants imposer à leurs parents âgés une mise sous tutelle fallacieuse pour des questions d'héritage, parce que ces enfants n'acceptent pas de voir leurs parents dépenser une partie de leur fortune personnelle pour eux-mêmes, alors qu'ils lorgnent déjà dessus. Evidemment, il existe quelques cas où la mise sous tutelle est indispensable, essentiellement parce que le monde est rempli d'escrocs dont le seul objectif est d'arnaquer de vieilles (ou de moins vieilles) personnes, relativement plus fragiles et manipulables, mais également moins facilement conseillables : vendeurs à domicile d'encyclopédies, jeunes femmes (ou jeunes hommes) prêt(e)s à se faire épouser pour faire main basse sur la fortune d'une vieille personne en feignant l'amour, mais également tous les autres escrocs du quotidien ...
Et pourtant, en même temps, comment ne pas entendre ceux qui disent leur bonheur de rencontrer ou d'aider d'autres personnes que leurs proches, en rappelant qu'ils doivent pouvoir profiter de la richesse qu'ils ont amassés, tout seul ou en couple, au cours de leur vie. Mais également ces proches qui, une fois les quelques économies de leurs parents dillapidées, doivent payer le coût d'hébergement de leur maison de retraite.
Il s'agit d'un débat immense et complexe, où il n'existe pas qu'une seule réponse, une seule solution, mais des souffrances, des peurs, et également des égoïsmes, qu'ils soient parfois du côté des enfants, des parents, ou de personnes de leur entourage.
Je voudrais ainsi parler du problème de Marlène X, dont le père et la mère, âgés de 90 ans, sont toujours en vie, mais avec de lourds problèmes de dépendance (sa mère a des problèmes d'audition et se déplace avec un déambulatoire, son père, atteint d'un cancer de la prostate et des os, ne marche plus depuis une attaque cérébrale, et perd la tête). Marlène habite près de chez eux pour s'occuper d'eux. Lorsqu'ils avaient 75 ans, ils avaient vendu la nue-propriété de leur maison à un des fils de Marlène, en gardant l'usufruit, et ont partagé le produit de la vente entre leurs deux enfants, Marlène et son frère.
Comme dans de nombreuses familles, devant des histoires d'héritage, les problèmes entre Marlène et son frère viennent du fait que les parents de Marlène lui ont accordé, il y a quarante ans, une donation en avance sur héritage pour quatre ares de terre, sur lesquels elle a construit une maison proche de celle de ses parents. Les problèmes viennent également du fait que son frère, qui s'occupe moins de ses parents que Marlène, estime que sa soeur abuse et profite (financièrement) de ses parents. Son frère veut ainsi mettre ses parents âgés sous tutelle, ce dont sa mère ne veut pas entendre parler, et refuse aussi de donner son accord à la vente de la maison de sa soeur Marlène (forme de moyen de pression utilisé par son frère pour la conduire à accepter la mise sous tutelle) ...
Banale histoire de déchirures entre frère et soeur devant un héritage, moment par lesquels tant de familles sont passées ou passeront. Marlène, âgée désormais d'une soixantaine d'années, ne peut vendre sa maison et acheter un appartement avec ascenceur pour récupérer l'un de ses parents survivants (celui qui survivra). Sa mère, âgée de 90 ans, ne veut pas entendre parler de mise sous tutelle. Son frère veut contrôler les finances de ses parents et la vie de sa soeur. Et ce qui est terrible, comme le dit Marlène, c'est que ses parents n'ont pas mérité cela pour la fin de leur vie ...
La solution pourrait être néanmoins de calmer son frère en conseillant à sa mère d'accepter la mise sous tutelle (mais cela est contraire à beaucoup de mes idées) ... à condition que le tuteur soit une personne neutre, comme Marlène ou un de ses enfants ... mais en aucun cas son frère ... à moins qu'il ne les récupère sous son toit ou qu'il vienne vivre avec eux ou tout près de chez eux.


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