Le travail de réalisateur de documentaires, contrairement à celui de plateau, est un travail de réflexion, de plus longue haleine: on ne se préicipite pas, on ne réagit pas par réflexe, on cogite un peu plus. Mais ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dire, un réalisateur de plateaux est loin d'être un imbécile, il réagit dans l'instant car le produit qu'il doit fournir l'exige. Sans compter, qu'il n'y a pas de barrière réelle entre chaque facette du métier de réalisateur, il n'y a que des décideurs frileux. Un réalisateur de plateaux peut aussi bien être un excellent réalisateur de documentaire qu'un réalisateur de fiction.
Mais revenons spécifiquement au travail de réalisateur de documentaires. Ce réalisateur a en tête un sujet qu'il souhaite traiter sous un certain aspect et va tenter de mettre tout en oeuvre pour y réussir. Il va d'abord s'informer sur le sujet, tenter de découvrir toutes les facettes de son sujet, prendre contact avec des spécialistes qui vont lui livrer des aspects qu'il ne soupçonnait pas à propos de ce sujet. Grace à ce premier travail de recherche de l'information, il va en recenser un certain nombre qu'il va tenter d'agencer dans un certain ordre, pour mettre en valeur la trame qu'il veut montrer et parfois démontrer. Il va faire cela d'abord sur le papier, laisser reposer le tout, réfléchir. Puis, quand il pense, par son travail préparatoire, avoir tous les éléments pour bien concrétiser son projet, il va mettre sur pied un plan de travail. Ce plan de travail sera dépendant des disponibilités des personnes qu'il souhaite interviewer dans un cadre précis ou pas, de la possibilité d'enregistrer des images déterminées à des époques précises, des moyens techniques, humains et financiers dont il dispose. Quand il aura bien défini son plan de travail et que toutes les actions, incluses dans ce plan, sont comprises dans le budget global de son projet, il va enfin tourner, avec une équipe technique réduite-un cadreur, un ingénieur du son, un assistant- plusieurs éléments: interviews, enregistrements de séquences différentes et variées entrant dans son sujet. Il procédera,en complément de son tournage, à des visionnages et achats de documents, photos, images, dessins, archives etc...
Quand le tournage est enfin terminé, tous les éléments audiovisuels réunis, le réalisateur, avec son monteur, va, contrairement au réalisateur de fiction, écrire le scénario de son documentaire. Même s'il avait, avant le tournage, une idée précise de son traitement, c'est au visionnage de tous les éléments audiovisuels obtenus qu'un bon réalisateur de documentaires va paufiner la structure de son récit, la construction de son documentaire, qu'il agrémentera de musiques, de bruitages et d'un commentaire complémentaire, et non redonbant, à l'image. Le dosage, l'équilibre de parties fortes avec des sections de réflexion donneront à ce documentaire, aux sons savamment mixés, son originalité, sa puissance, son attractivité. C'est ainsi que l'on reconnaît un bon réalisateur de documentaires.