Les avocats de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi ont déposé un recours vendredi devant la Cour suprême contre sa condamnation à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, ont-ils indiqué à l'AFP vendredi.
La sanction avait été prononcée en août en première instance et confirmée en appel le 2 octobre, provoquant une avalanche de critiques à l'encontre de la junte.
"Nous avons soumis l'appel à la Cour suprême. Nous devons attendre pour savoir si la Cour accepte de l'examiner", a indiqué Kyi Win, principal avocat de l'opposante. La requête a été confirmée par un responsable birman.
La lauréate du Prix Nobel de la paix, 64 ans, avait été condamnée à trois ans de réclusion et de travaux forcés, pour avoir brièvement hébergé un Américain qui avait réussi à nager jusqu'à son domicile, situé sur les rives d'un lac.
La sanction avait été immédiatement commuée en une prolongation de son assignation à résidence, qui l'exclut de facto du paysage politique pour les élections prévues en 2010. Mme Suu Kyi a été privée de liberté durant 14 des 20 dernières années.
Jeudi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait réitéré à Manille son appel à sa libération "inconditionnelle", après avoir incité quelques jours plus tôt les pays de la région à faire pression sur les militaires de Naypyidaw. Obtenir une ouverture de la junte est "un effort à long terme qui requiert beaucoup de patience", a-t-elle cependant reconnu vendredi. "Il ne fait aucun doute pour moi que les dirigeants de la junte sont du mauvais côté de l'histoire. La question est de savoir combien de temps ils vont y rester".
Le secrétaire adjoint américain pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, Kurt Campbell, est devenu la semaine dernière le plus haut responsable américain à se rendre en Birmanie depuis 14 ans pour rouvrir le dialogue avec la junte.
Il a pu notamment rencontrer Mme Suu Kyi et le Premier ministre Thein Sein.
Mais le régime militaire a régulièrement rappelé qu'il refusait les pressions extérieures. Le généralissime Than Shwe, homme fort de la junte, avait ainsi fustigé mercredi l'ingérence "néo-colonialiste" étrangère, évoquant implicitement les pressions exercées par les Etats-Unis.
Cette nouvelle démarche de Mme Suu Kyi intervient alors que Barack Obama assistera ce week-end au Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec).
Source : RANGOUN -AFP via google