Une nouvelle restriction d’utilisation de la varénicline a été émise le 16 mai dernier par la FDA. Ainsi, la FDA met en garde contre les possibles changements d’humeur et de comportement pouvant aggraver ou favoriser la récurrence de troubles psychiatriques, pendant et près le traitement !
En février 2008 déjà, l’AFSSAPS émettait un plan de gestion des risques pour la varénicline suite à l’analyse de données de pharmacovigilance qui montraient une augmentation des idées suicidaires et des tentatives de suicides pour les patients traités par varénicline.
Bien que son efficacité ait été démontrée dans diverses études versus placebo, aucune étude ne la comparée versus nicotine, dont les effets indésirables sont bien connus et acceptables dans le cadre d’un sevrage tabagique. Il semblerait d’ailleurs que son efficacité ne soit pas supérieure à la nicotine. (1)
Plus grave à mon sens : alors que la publicité directe pour un médicament sur prescription médicale est interdite en France des raisons évidentes de santé publique, Pfizer, laboratoire commercialisant le Champix®, a contourné cette loi et s’est associé à la diffusion d’un spot publicitaire incitant à l’arrêt du tabac. Quand on connaît les risques de la varénicline!
Enfin, prendre un comprimé ne doit pas occulter la difficulté de l’arrêt du tabac. En effet, bien que la dépendance biologique à la nicotine puisse être prise ne charge par des moyens médicamenteux, il ne faut omettre la dépendance sociale et comportementale au tabac qui nécessite un investissement personnel avant, pendant et après le sevrage, avec l’aide la plupart du temps d’un diplômé en tabacologie.
En conséquence, le traitement par varénicline des patients souhaitant arrêter de fumer doit rester occasionnel et de seconde, voire troisième intention.
(1) La Revue Prescrire
varénicline-Champix®. Sevrage tabagique: pas mieux que la nicotine
La Revue Prescrire 2006, 276: 645-648