Lorsque j'avais évoqué la possibilité de groupe de réseaux locaux de soins coordonnés par des pharmaciens, j'avais au mieux attiré l'ironie, au pire les foudres de l'Olympe!
En 1997, des médecins et pharmaciens suisses ont décidé de s'organiser en petits groupes de travail bénévole: les Cercles de qualité. Le but de ces petits comités est d'améliorer la qualité des soins et d'assurer un formation continue fiable, libre de toute pression venant des industries pharmaceutiques. Le pharmacien, coordinateur du réseau, suit un programme de formation suivant le principe de l'evidence based medecine (médecine fondé sur des faits prouvés). Puis, le partage de l'information se fait autour de dossier-patients choisis par les médecins généralistes du réseau, lors de la réunion du Cercle de qualité. Le but est d'obtenir un consensus local grâce aux consensus internationnaux pour adopter la stratégie thérapeutique la mieux appropriée au patient tout en étant la moins coûteuse.
Pour la période 2004-2006, les Cercles de Qualité des cantons de Fribourg et de Valais ont permis une économie de 3,2 millions d'euros. Cela représente une économie moyenne d'environ 12 000€ par an et par médecin volontaire. Petite extrapolation rapide: il y a environ 100 000 généraliste en France; il s'agirait donc d'une économie potentielle 1 milliard 200 millions d'euros... Mme Bachelot cherchait combien avec ses franchises médicales et la taxation des mutuelles?
Cette expérience présente un intérêt non négligeable autant pour les économies potentielles pour l'Assurance Maladie que pour la valorisation de ma profession. Néanmoins, je suis quelque peu déçu de ne pas trouver de données sur l'efficacité de cette initiative sur la survenue des effets indésirables, notamment ceux ayant entraînés une hospitalisation. Il est bon de rappeler qu'en France, il ya 143 915 hospitalisations dues à des effets indésirables soit 1 480 885 journées d'hospitalisations!
Affaire à suivre donc...
Quelques liens:
Prescrire: Cercles de qualité médecins-pharmaciens suisses : intérêt confirmé
EBM Journal
pharmaSuisse
Université de Liège