Rapt !
Réalisation De
Lucas Belvaux
Avec Yvan Attal (Stanislas Graff), Anne Consigny (Françoise Graff), André Marcon (André Peyrac), Françoise Fabian (Marjorie), Alex Decas (Maître Walser), Gérard Meylan (Le Marseillais), Patrick Descamps (Massart). ...
Synopsis
Homme d'industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands.
Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c'est par la dignité qu'il répond à la barbarie.
Coupé du monde, ne recevant que des bribes d'informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait.
Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu'il avait réussi à garder d'intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par l'enquête de police ou celle de la presse.
Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu'il imaginait.
Quand il retrouvera la liberté, ce sera pour s'apercevoir qu'il a tout perdu, l'amour des siens, l'estime de ses collègues, son pouvoir, la confiance en ses proches.
Sa libération se révélera plus difficile à vivre que sa captivité.
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Stanislas Graff (Yvon Attal ) capitaine d’industrie, homme influant et important, est enlevé en plein jour , une action rapide et rigoureusement menée. S’inspirant librement mais assez fidèlement du kidnapping du Baron Empain, Lucas Belvaux réalise un presque polar, avec une forte résonance humaine et politique. Transposant ce fait divers des années 70 à nos jours, il garde intacte la trame des faits, des conditions difficiles de la détention aux exigences des ravisseurs, des menaces proférées un doigt coupé comme avertissement à la modalité d’une remise de rançon. S’ensuit alors la négociation quand au montant de cette dernière et l’enchainement des révélations sur les vies privées du grand patron. L’homme d’affaire, ce chef de famille se double d’une seconde vie, faite de soirées passées aux tables de jeu, d’une garçonnière et sa foule de maitresses, tout subitement remonte à la surface et éclabousse la victime et les siens.
A la surface la police se débat contre la volonté familiale de payer la rançon, une remise prévue à Ostende, l’occasion de retrouver Patrick Descamps à la tête de la brigade belge et Alex Descas en avocat. Un échec et les jours succèdent au jour, la presse lâche peu à peu l’affaire après avoir fait ses choux gras de la vie dite dissolue du magnat.
Lucas Belvaux filme sans temps morts, d’une manière rapide il enchaine les plans. Comme cette libération, presque inattendue. Ce retour, encore la presse puis les siens. Le fossé s’est creusé, ou alors plus simplement apparait-il enfin ? Car cet homme a toujours vécu selon son bon vouloir, agencé sa vie, ses vies comme il l’entendait…et il compte bien, encore faire de même…sauf que, quoique…
Excessif.Com "...le cinéaste n’oublie pas d’exposer les relations intimes entre les sphères industrielles et celles des forces de l’ordre et du pouvoir, les intérêts des uns ne venant pas forcément renforcer ceux des autres. Jeu d’échecs ou bien encore de quilles, qui contrôle quoi et comment ? La réponse est assez inquiétante : personne ne contrôle rien. Tout juste faut-il espérer traverser la tempête sans se faire éclabousser. Film froid certes mais film fort, l’interprétation d’Yvan Attal n’y est pas pour peu de choses. Bourgeois, fier, séduisant et entreprenant, sa détention va le conduire au bout de ses instincts de survie. La mise en scène de Lucas Belvaux est précise, pour ne pas dire coupée au scalpel, pour favoriser une neutralité chère au cinéaste : au spectateur de se faire sa propre opinion du personnage."
CritiKat.Com "...Après seulement quelques minutes, le grand capitaine d’entreprise se trouve pieds et poings liés, dans le coffre d’une voiture, enlevé par des ravisseurs qui exigeront une rançon mirobolante. Cet homme chez lequel le pouvoir semblait synonyme d’une certaine forme d’ubiquité est réduit à l’inaction, c’est à dire à l’impuissance. Dans les plans qui précèdent l’enlèvement, Graff nous est présenté dévalant des escaliers, parcourant des couloirs, traversant des pièces à toute vitesse. La caméra saisit le personnage dans des décors successifs, sans jamais le suivre, sans faire le lien entre les différents espaces, ce qui donne d’emblée une sensation d’omniprésence du personnage, qui semble sauter comme par magie d’un espace à un autre. L’idée de pouvoir semble chez lui absolument corrélée à la mobilité, à la faculté de s’approprier l’espace. Le priver de sa liberté de mouvement comme vont le faire ses ravisseurs, c’est nier son essence d’homme de pouvoir, c’est le vider de sa substance..."
Le Monde.Fr - Après le "Rapt", plus dure sera la liberté
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