Dans trois semaines, le 22 décembre, Marcus Miller se produit sur la scène de l’auditorium de la Part Dieu en recréant le mythique album de Miles Davis, « Tutu », un des symboles avec « We want Miles » de la dernière période du Maître et du retour en studio après ses problèmes de santé. Le jazz Funky de Miles part alors vers la conquête du très grand public en compagnie de jeunes inconnus du nom de Mike Stern, Mino Cinelu et du bassiste Marcus Miller qui deviendra peu à peu l’une des chevilles ouvrières de la magnifique machine conduite par Davis. En quittant Columbia pour Warner, nous sommes en 1986, Davis va proposer ce « Tutu » hommage à Desmond Tutu l’archevêque anglican de Cape-Town qui a reçu le Nobel de la Paix deux ans auparavant. Miller est aux manettes, crédité à la composition puisque Davis est en conflit concernant les droits de ses propres compositions, veillant au grain en ce qui concerne les arrangements, le bassiste laissant le soin à Miles de poser sa trompette sur la magnifique mécanique usinée également par George Duke, Adam Hozman, Bernard Wright, Omar Hakim et quelques autres.
C’est l’équipe de « Jazz à Vienne » qui est à l’initiative de ce concert lyonnais qui nous permettra quelques mois après son passage au dernier festival viennois de revoir Marcus Miller sans SMV.
Avec cette fois-ci Miller le jazz de Miles toujours réinventé avait alors pris très nettement un nouveau virage aux accents et sonorités neuves. Même si nombre d’amateurs de Davis continuent de considérer cette période comme secondaire dans l’œuvre du génial trompettiste, je ne peux qu’inviter les jeunes générations qui parfois méconnaissent l’œuvre de Miles Davis à écouter ce jazz fusion des années quatre-vingt qui baigné de synthétiseurs et parfois même d’échantillonnages devrait…