Alerte hier soir lorsque le papa de BB appelle pour signaler que son épouse a été admise en soins intensifs : une douleur persistante à la poitrine a décidé son médecin généraliste à cette urgence. Finalement, une heure plus tard, nouvel appel pour préciser qu’il ne s’agit que d’une angine de poitrine et non d’un infarctus. Pas la première alerte de santé puisque Annette a dû cesser l’activité de distribution de journaux dès potron-minet suite au diagnostic d’un genou détérioré. Un complément de revenus évaporé, mais une nécessité corporelle. Le 14 juillet prochain, elle fêtera ses soixante-dix ans.
Week-end du vélo dans quatre cents villes françaises, mais une grisaille presque déprimante enveloppe Lyon depuis plusieurs jours et ne se lèvera
Parmi les arguments lus et entendus des anti-américains, quelques perfidies remettaient même en cause la réalité démocratique du pays. Quelle leçon depuis quelques mois et les captivantes primaires démocrates.
Finalement, moins rassurantes nouvelles pour Annette : ma BB m’appelle du travail pour m’informer qu’elle a dû subir une réouverture d’une coronaire.
Dimanche 8 juin, 23h15
Un lever prévu à 6h25, ce qui n’était pas arrivé depuis plus d’une semaine. La période n’est pas à la surcharge professionnelle.
Journée dominicale studieuse avec Elo à s’acharner sur la rédaction de son mémoire à rendre en fin de semaine. Sujet sur les valeurs de l’entreprise et le rôle de la communication en ce domaine. Pas vraiment un domaine enchanteur pour moi, mais l’affection transcende les réserves formelles.
Elle a eu quelques nouvelles de Shaïna, pas vue depuis des lustres, qui a connu une difficile période avec la mort par empoisonnement de son grand-père : sa grand-mère, sujette à une schizophrénie, serait soupçonnée.
La maman de BB, toujours à l’hôpital, semble se remettre vaillamment de l’intervention médicale. Le suivi nécessitera le sérieux un peu plus prononcé d’un généraliste.
Lundi 9 juin
A retenir du week-end dans l’actualité des VIP : une mort et un départ forcé.
Disparition du grand Dino Risi, réalisateur de comédies avec, notamment, l’immense Vittorio Gassman.
TF1 sans Poivre
Nonce Paolini imprime sa marque saignante dans la destinée de la première chaîne en virant quelques mastodontes de l’information : après le, certes, plus très jeune Charles Villeneuve, c’est le directeur de l’information Robert Namias qui est prié d’aller renifler d’autres univers audiovisuels.
Rumeur ? Médisance ? Fantasme ? Peut-être. Certaines pratiques antérieures (Paris Match, au premier chef) s’en rapprochent pourtant malignement.
L’audiovisuel comme chose du pouvoir, rien de nouveau sous les antennes et les paraboles, mais bien plutôt au cœur des fibres… politiques. A la censure officielle d’une ORTF aux ordres, aux diktats imposés aux chaînes publiques se substitue, pour le privé prétendument libre, l’insidieuse pression fardée d’une hypocrite proclamation de non interventionnisme.
Qu’elles sont loin les périodes d’affranchissement d’un cathodique hérissé ; l’ère est bien au plasma plat, fade, insipide, dans le rang ! Aux abysses l’indomptable Droit de Réponse – irremplaçable Michel Polac ! – aux catacombes le vitriolé Bébête
Alors, quelles que soient les coulisses de cette décision contre Poivre d’Arvor, la texture de la chaîne Bouygues se dévitalise inexorablement : pas grand-chose à retirer de sa petite musique convenue qui ne doit plus être troublée par le moindre frétillement réfractaire.
Samedi 14 juin
Unis dans la malignité
La blogosphère bruisse du « Ouf ! Le peuple irlandais a donné une bonne
Bas les masques Mélenchon, Buffet, Besancenot ! Le trio de circonstance se réjouit de l’enterrement, par l’Irlande, du traité de Lisbonne alors même qu’une des principales motivations des Nonistes de ce pays est de conserver coûte que coûte un système ultra libéral jouant sur ce qui peut rapporter le plus. Engranger le maximum de subventions européennes (soixante milliards cumulés, soit vingt mille euros par électeur) – ah ! les saligauds de technocrates qui délivrent cette manne ! – tout en s’accrochant au dumping fiscal qui, avec un impôt sur les bénéfices des sociétés de seulement 20 %, leur permet d’attirer les plus juteuses multinationales, notamment américaines.
Ça, les gauchistes anti-Lisbonne ne veulent surtout pas l’entendre. Seule compte la primaire vengeance contre le choix d’une ratification par voie parlementaire impulsé par un président de la République qui l’avait retenu et annoncé avant son élection.
Face à ce nationalisme social, et comme un magistral pied de nez à l’actualité, il faudrait que la multinationale française Total, société de droit privé dont les bénéfices seraient un « bien collectif » (du Ségolène Royal
Comment bénir ce nouvel enlisement de l’UE lorsqu’on se revendique européen ? C’est là toute l’escroquerie des rejets successifs qui, sans l’enthousiasme de peuples et l’engagement de gouvernants, nous auraient laissés entre le charbon et l’acier.
Une donnée simple qu’ont prouvée les trois ans écoulés depuis le Non français : aucun projet de remplacement ne peut sortir de cette clique hétéroclite, aucun traité de substitution ne peut être porté par des élus issus de cette chapelle biscornue et être accepté par les vingt six autres partenaires. Impossible !
Si l’on reprend l’historique des rejets, une constante vaut principe politique : à chaque fois le refus est permis par une alliance de circonstance, incapable de perdurer sitôt la victoire obtenue. Comment peut-on croire qu’une stérilité nationale puisse avoir un quelconque poids, à l’échelle européenne, autre que celui de bloquer tout processus engagé grâce à l’arme divine : l’unanimité.
Alors faut-il abandonner tout changement du fonctionnement des institutions européennes pour lancer cette tant réclamée Europe sociale ? L’absurdité de la démarche des Nonistes saute aux yeux. Comment parvenir à harmoniser vers le haut les règles sociales si l’on ne change pas la cause des blocages décisionnels de ces dernières années ? Tout rejet d’une réforme des institutions nous fait perdre plusieurs années dans l’avancée d’une construction sociale de l’UE. On l’a bien constaté avec les Non français et néerlandais, nous en aurons la confirmation avec le rejet irlandais.
La confusion est grave, ou cyniquement mobilisatrice pour certains irresponsables politiques : faire croire que repousser un projet de réforme institutionnelle va infléchir les politiques mises en œuvre. C’est abuser les électeurs : le fond de la politique européenne est décidé conjointement par le conseil de l’UE et le Parlement sous l’égide du Conseil européen. La Commission, elle, ne fait qu’exécuter ce qui a été décidé, notamment en répartissant les fonds. Ce n’est donc pas dans le traité de Lisbonne, de Nice ou de Pétaouchnock que les Européens vont trouver le contenu politique, mais lors des élections législatives, présidentielles et européennes.
Le paradoxe de cette grogne irlandaise, c’est qu’elle hypothèquera toute application efficace du programme politique qui sortira des urnes en juin 2009 du fait même d’avoir empêché l’amélioration des règles de fonctionnement. Beau résultat !
En outre, la présidence française qui devait lancer divers chantiers passionnants (énergie, immigration, climat, défense commune) mobilisera son énergie à tenter un énième accord sur un cadre institutionnel commun. Que les six mois français ne rayonnent pas ne sera pas pour déplaire à nombre de nos partenaires, mais c’est la crédibilité, voire la viabilité de l’Union qui se poseront. Ne doutons pas, en effet, que les pays émergents n’attendront pas que nous soyons prêts pour lancer leur conquête économique du versatile continent.
Une proposition : attendons de voir si ceux-là mêmes qui ont appelé, et réussi, à tuer dans l’œuf le nouvel élan européen parviendront à traduire en acte constructif leur défiance à l’égard des détenteurs du pouvoir. Que tous ces donneurs de leçons démocratiques qui prétendent représenter une majorité des plus de 350 millions d’électeurs décrochent une large victoire aux élections européennes. Qu’un à un les dirigeants soient remplacés, via les urnes, par les représentants de leur programme. Une demie décennie pour cette purge ? Et bien prenons-la, si le projet en vaut tant la chandelle…
Et si, finalement, rien ne se passe : aucun changement notable dans les forces politiques en présence, aucune vague idéologique destinée à, enfin ! proposer autre chose, c’est que sera ainsi démontré qu’une large part de leurs partisans sont incohérents ou nihilistes. Cette ode à la poisse des entrepreneurs de démolition perdurera… à moins que, au bout du bout, on mette un terme à ce pacifique projet et que chaque nation reprenne son illusoire prétention de souveraineté paradisiaque.
Mercredi 18 juin
L’après midi au parc tête d’Or à tenter d’améliorer mes couleurs épidermiques après des jours de grisaille et des rasades de flotte. Avant cette détente scribouilleuse, diverses tâches personnelles dont l’achat d’une place pour le jeudi 4 septembre à la halle Tony Garnier. La Vida Tour Coldplay fait halte sonore à Lyon. Le dernier album, acheté et téléchargé dès lundi, comble les attentes.
Coldplay en vie d’accords
Balade au cœur de la texture harmonique du groupe. Un degré de plus dans l’enivrement musical, la créativité reste de mise sans jurer sur le style, la patte Coldplay. Accompagner en ressentis littéraires l’enchaînement des morceaux.
Reprise rythmée de Lost avec une lancinante présence de « Tokatokatoc ! », sans doute une électrique bien manipulée… La cathédralesque présence vocale de Chris Martin balance notre âme dans cette
Le nostalgique 42, piano et cordes vocales pour lancer la deuxième partie en percussions et raclements instrumentaux, comme un éclatement paroxystique, cymbales en furie, guitares débridées, touches appuyées… La boucle finale, pour rejoindre la sérénité attristée du début.
Le voyage s’approfondit au Soleil levant : Lovers in Japan. Du sentimental à plein nez. Mon imperméabilité à l’anglais m’ouvre les plus abyssaux vagabondages… Cette superposition, à l’infini, de sons entremêlés s’enfonçant dans le silence harmonieux, porteur, comme transition vers la phase apaisante du morceau à tiroirs.
Les violons prennent le relais pour une coloration enthousiaste : Viva la Vida propose l’éclatement merveilleux des sons, comme un printemps prometteur, résolument optimiste, chargé de projets, quelles que soient les embûches. Poursuivre, y croire d’un cœur vaillant, malgré la fin cadavérique.
Strawberry Swing invite à la ronde chaleureuse d’une joyeuse fin de banquet. Les échanges ont été sans concession, mais sans trahison, et la confiance émerge pour
Death And All His Friends centre sur l’essentiel. Ce message, repris en puissance par les instruments
Vendredi 20 juin, des bords du Rhône
Décidément, Alice persiste à venir me chercher des noises en appuyant les perfidies d’un lourdingue d’AgoraVox. Me reprochant de n’avoir aucun recul sur moi parce que je cite quelques faits biographiques datés des châteaux d’O et d’Au, elle en devient grotesque en complétant ses piques d’une familiarité pseudo affective.
Rien à argumenter avec elle sur le fond : après avoir bloqué son adresse sur Msn, je la vire de mes contacts amicaux sur Facebook. Une telle incompréhension réciproque appelle un terme à cette résurgence relationnelle. Exit, donc !
Ma dernière ruade anti-Noniste, dans ce nid d’hystériques gauchistes qui s’excitent contre tout ce qui tranche avec leur haine sarkozo-capitalisto-européenne (version 1951 et la suite…), a eu l’effet escompté. Pour eux, la démocratie représentative est illégitime lorsque le peuple a décidé par référendum, même si lesdits parlementaires ont été élus par ce même peuple postérieurement à sa décision, et en connaissant leur programme, notamment sur les institutions de l’UE.
Cet intégrisme démocratique s’illusionne sur la vertu de sa démarche. Entre eux ils peuvent croire à l’aboutissement constructif vers une autre Europe. La vérité c’est que le poids déterminant d’une conjoncture déprimante ne peut laisser émerger un consensus populaire, sauf à retenir les règles fédérales d’une consultation, et non l’addition des vingt-sept majorités. Evidemment pas à l’ordre du jour, d’autant plus que dans le panel varié des Nonistes figurent des souverainistes et des nationalistes.
L’invective ad hominem traverse nombre de ces interventions, ce qui restreint le débat, moi-même ayant un fâcheux penchant à la contre attaque disproportionnée.
Samedi 21 juin
Après-midi radieuse qui laisse présager une surabondance humaine pour cette courte nuit de la musique. Artères, rues et ruelles vont se sonoriser avec plus ou moins de talent.
Petite balade en vélo ce soir, avec ma BB, pour goûter quelques ambiances. Elle a obtenu son dimanche, me quittant quatre jours pour une formation à Paris.
Sous l’épaisseur feuillue d’un marronnier, la touffeur ralentit mes élans et rend brumeuses mes intentions.
Everything’s not lost de Coldplay dans le Koss transporte toute mon attention argumentative vers d’oniriques contrées. Impossible résistance, le flot mélodique coule trop de source…
Dimanche 22 juin
Rien de bien exaltant à cette fête de la musique. L’interprétation d’un morceau d’Eagle Eye Cherry par un quintet de quinqua dans le vieux Lyon a relevé un chouia le niveau.
Au lac d’Aiguebelette avec ma BB, surpeuplé mais à l’ambiance familiale, sans kakou pour plomber l’alentour de leur navrante parade.
Lundi 30 juin
A l’ombre d’érables au bord du lac de la tête d’Or, un parc presque vide par le cumul des premiers congés estivaux et du premier jour de la semaine.
Elo a terminé les épreuves pour son master 2. Je l’ai accompagnée hier en fin d’après-midi au complexe de Vaise pour découvrir le chapitre deux du Monde de Narnia. Un gentillet mélange de Potter chez les Hobbits au cœur du livre de la jungle. Divertissement sans transcendance créative.
Elle doit s’installer, à la rentrée, à Tignes avec son compagnon. Mon relationnel lyonnais aura alors atteint son plus bas niveau, un quasi néant. Pas morose pour autant, car avec ma BB l’amour affectif est plus ancré que jamais, comme une évidence de vie, avec tous ces petits instants cumulés de bonheur. Chacun semble avoir trouvé son équilibre dans cette dualité sans heurt, sans coup d’éclat, à l’aune de nos besoins respectifs.