Un nez pris et une fatigue passagère m’a fait me coucher tôt (23h), un chouia avant ma BB dont le réveil s’imposera vers 5h20.
La semaine qui s’annonce battra des records de présence à Cqfd : quarante-deux heures cumulées entre les FFP et la présence administrative. Intérêt de bien farnienter demain pour me préparer à ce cumul.
Dans le dodo, petit tour d’actualité hebdomadaire avec Le Monde week-end. Une façon de ne pas me restreindre au traitement superficiel des médias audiovisuels dans lesquels je vais plutôt me nourrir des débats sur les faits porteurs de polémiques.
Vu l’hommage de Hondelatte aux acquittés d’Outreau dans une édition spéciale de Faites entrer l’accusé : les sept ou huit présents semblaient
En vrac, dans l’actualité : les municipales qui risquent de porter un vote sanction à la présidence Sarkozy. Marié ce matin à la belle Bruni, et ce en toute discrétion, l’activiste politique doit désormais se consacrer à l’engagement austère, mais efficace.
Le Liban souffre des attaques incessantes d’Etats comme la Syrie. Le redressement économique semble encore bien lointain, à la merci d’influences délétères.
Et encore épinglé par le rapport annuel de HRN (Human Rights Watch) le régime castriste, et ce sans aucune ambiguïté. Aucune liberté d’expression, pas de vie privée, une capacité réduite de circulation, etc. Et dire que mon article Le castrateur de Cuba avait suscité la révolte de quelques fanas du leader Maximo… douillettement installés en France. Pitoyable !
Lundi 4 février, 22h
Semaine écrasante en perspective et rhume entêtant ont un avantage dans la gestion de ma soirée : me conduire plus rapidement au lit et me laisser tenter par l’écriture de ce Journal dans sa dix-septième année.
Ce soir, au Franc-parler d’Itv, le flamboyant de Villepin débarrassé des engoncements costume-cravate pour une veste-pull au col roulé en parfaite cohérence avec sa nouvelle posture de libre censeur du pouvoir exercé par son irréductible et triomphant adversaire politique.
Le voilà se mêlant de tout, jaugeant, jugeant, déclamant sa vision d’une France à l’excellence diplomatique renouvelée, à l’indépendance de la politique étrangère revendiquée, à la détermination sans reniement de compter en Europe et dans le monde. Il déroule ses arguments, les teintant d’un lyrisme porteur…
Vrai que le physique compte dans l’incarnation de la France : de Villepin a autrement plus d’allure, même loin du pouvoir, que le frénétique Sarkozy aux proportions peu avantageuses. Pourquoi le nier ? La volonté de conquérir le pouvoir y a été d’autant plus exacerbée chez lui que sa présence physique pouvait décevoir.
Définitivement, l’ex Premier ministre se dispense de tout engagement politique via les urnes. Grand commis de l’Etat, il assume ce choix, mépris de la démocratie élective pour certains, et se cantonne à éclairer de son expérience ceux qui veulent l’écouter.
Un Jospin de droite, l’influence des réseaux en moins : lui reste le panache d’une parole libre…
Aujourd’hui, le Congrès du Parlement a modifié la Constitution pour rendre possible la ratification du Traité de Lisbonne.
De Cambronne à Lisbonne
Deux ans après le retentissant « merde ! » à l’Europe de l’Hexagone, les Nonistes s’ébrouent à nouveau, avec un baroud des donneurs de leçons démocratiques. Vagabondage dans les contrées de la mauvaise foi et de l’amalgame.
Deux ans après avoir fait repousser par le peuple français ce projet d’inspiration française, strictement rien de viable et permettant un consensus à vingt-sept n’a été mené à terme par les Nonistes qui vont aujourd’hui, dans leur abjection de la voie parlementaire choisie pour ratifier le traité de Lisbonne, jusqu’à se risquer à des parallèles oiseux, pour ne pas dire scandaleux. Ainsi, quelques voix anonymes venant commenter, sur le site Agoravox, un article souverainiste, se laissent aller à la menace, se
En quoi la chronologie des élections et la transparence des intentions combinées ne permettraient-elles pas au pouvoir exécutif en place de choisir la ratification par les élus du peuple ? Les élections présidentielles, puis législatives, ont eu lieu deux ans après le Non référendaire. La campagne du candidat de l’UMP a été claire sur sa résolution à recourir au Parlement pour adopter le nouveau traité négocié par les vingt-sept. Une référence suffira : le 14 avril 2007, le Focus du Monde est consacré à la construction européenne et aux propositions sur ce sujet des candidats principaux aux élections présidentielles. Pour le prétendant à l’Elysée Sarkozy, il est indiqué que « ce traité ne justifierait pas le recours à ce stade à un deuxième référendum, mais pourrait être ratifié par voie parlementaire. »
Alors au nom de quel principe vaseux, mais clairement populiste, les Nonistes ne peuvent-ils tolérer qu’une représentation nationale légitime (rappelons l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme qui valide la
Cette sacralisation démagogique de la voie populaire, évidemment incapable d’erreur, imperméable aux influences malhonnêtes, me fait songer à une autre sacralisation, heureusement dépassée depuis l’an 2000, celle du jury populaire d’assises. Parce que le jugement avait été rendu par un échantillon du peuple au nom de ce même peuple, on ne pouvait imaginer
Faudra-t-il vraiment mettre à bas l’essentiel de la construction européenne à force d’enlisements successifs du fait de décisions référendaires (et si le peuple d’Irlande, cette fois-ci seul consulté directement, décidait de rejeter le traité ?) pour comprendre que la voie populaire n’est pas forcément la panacée, d’autant plus lorsque ce qui forme la majorité permettant le rejet ne peut en aucun cas se retrouver sur une quelconque majorité constructive : quel rapport entre le Non d’un Besancenot et le Non d’un Le Pen, entre le rejet du souverainiste de Villiers et celui des altermondialistes tendance Bové ? Rien, hormis l’acte destructeur : un « merde ! » stérile à l’Europe. De fait, les Nonistes ont prouvé, notamment par les élections ultérieures, qu’ils n’avaient aucune crédibilité unitaire dans la proposition d’un autre texte pour des institutions européennes en phase avec le nombre de membres.
Autre argument de l’intolérable pour les partisans d’un nouveau Non français : le traité serait une copie conforme, mais en plus illisible (première contradiction interne) du traité constitutionnel. Et alors ? Si les « outils », pour reprendre le vocable giscardien, que proposait le texte de 2005 semblent les plus adéquats pour créer un consensus à vingt-sept, doit-on s’en priver, encore une fois ? Croit-on vraiment que les Français n’ont pas voulu d’un président de l’UE élu par le conseil européen pour deux ans et demi, qu’ils ont abhorré l’extension proposée des pouvoirs du Parlement européen, qu’ils ont vomi l’élargissement de la majorité qualifiée à davantage de domaines pour éviter le blocage systématique ? Soyons sérieux…
Quant aux politiques libérales qui seraient fourguées en catimini dans l’indigeste traité de Lisbonne, les dénonciateurs de ce scandale (on est en économie de marché, incroyable !) oublient de signaler que le contenu des politiques qui peuvent exister dans l’UE, cela se décide lors de deux élections : celle de l’exécutif de chaque pays membre qui modifie le Conseil européen, lequel impulse les grandes orientations politiques, et le Conseil de l’Union européenne en charge de les mettre en œuvre ; celle du Parlement européen qui codécide dans de plus en plus de domaines du contenu des politiques. Il ne m’est pas apparu très flagrant que dans les vingt-sept se dessinait un basculement du pouvoir au profit de l’extrême gauche ou du souverainisme droitiste. Mais sans doute ai-je mal observé…
Voilà donc l’opportunisme des Nonistes qui se rappelle à notre hanté souvenir, celui d’un grand gâchis qui n’a débouché sur rien, sauf une multitude de palabres, de sincères vœux d’intention mais sans aucune prise en compte de la réalité politique des autres pays membres. A force de chipoter sur les détails, les Nonistes oublient les fondamentaux de la raison d’être de l’UE…
Et, bien sûr, ce sont les députés (notamment socialistes) qui ont voté la révision constitutionnelle qui apparaissent comme les traîtres. Le nationalisme social s’ancre dangereusement dans notre pays...
Mercredi 6 février, 23h
Je m’ingénie à dénicher le titre coup de poing pour ma gueulante contre les Nonistes. Pour l’instant, rien de bien convaincant. Peut-être que la plongée ensommeillée portera davantage conseil, exaltera un chouia plus l’imagination. Tentons…
Dimanche 17 février, 21h50
Tôt sous la couette pour aspirer la quiétude du logis, la plume glissante et
Big Sarko disjoncte : après avoir défendu, comme candidat, l’abandon salutaire de la repentance française à l’égard de ses boulets historiques, le voilà comme possédé par la contrition, proposant que chaque élève de CM2 se couvre de l’ombre terrible d’un petit d’homme déporté par les abjects nazis, le plus souvent guidés par les sbires pétainistes.
Sans, bien sûr, remettre en cause la valeur émotionnelle et identificatoire d’un tel embrassement à travers les âges, on peut se risquer à y voir quelques effets contre-productifs. La sordide concurrence des mémoires se fera jour, contraignant l’école à charger ses ouailles d’autres ombres enfantines victimes des bourreaux du siècle technico-barbare.
Pourquoi donc revenir sur sa volonté d’en finir avec la flagellation permanente par les lames des noirceurs françaises ?
Nouvelle échappatoire à une plus triviale actualité : morosité socio-économique, assèchement des finances publiques, retard des effets de réformes, précocité de l’effondrement sondagier. Big Sarko tente la distraction pascalienne par l’annonce fracassante, les polémiques cultivées, les fariboles privées…
Le voilà qui, manifestement, peine à dénicher la stature présidentielle : son discours saluant la ratification française du Traité de Lisbonne (qu’il persiste à nommer « traité simplifié » pour s’arroger l’exclusive paternité) en est un flagrant témoignage. La gestuelle agitée, le dynamisme forcé, la tonalité mal placée ont transformé ce qui devait être une intervention solennelle en démonstration de VRP en campagne promotionnelle. Sans mutation profonde de son fonctionnement et de sa gestion de la pression extérieure, je pressens le pire pour la suite, à moins que le terme en soit raccourci.
Vendredi 22 février, 11h
L’estafilade éphémère se lance vers les monts et plaines de notre nation en discrète campagne municipalo-cantonale. La vrille médiatique s’excite
La subtilité du message de ses adversaires s’est résumée à un détournement patronymique digne des cours récréatives. Le « Martinon Non ! Non ! Non ! » a parachevé le loufoque panorama du ballet électoral.
Débarqué le porte-parole de l’Elysée, dont même la demande de démission n’a pas été approuvée. La place vacante a déchaîné les à-coups et vaseux retournements : le candidat dissident qui devient l’officiel de l’UMP, le colistier de Martinon qui s’engage dans la dissidence et le fiston Sarkozy qui va se frotter aux urnes pour honorer la belle voie ouverte par le papa président.
Samedi 23 février
Au calme à Saint-Crépin, les copies au lamentable contenu (pour 95 %) corrigées, je me ressource aux pages de ce Journal, dans sa dix-septième année. Une bien sereine adolescence après des années heurtées de petite enfance. Ne plus se tourmenter d’une existence que l’on pérennise à son aune et non pour satisfaire de tierces et envahissantes attentes.
De là, une attention au monde pour aiguiser son regard critique, mais pas forcément monolithique.
Dimanche 24 février
Le sale con de l’agriculture
Les premiers à jubiler de cette involution du chef de l’exécutif : les journalistes qui multiplient les gros plans, les débats, les retours en triple couches sur les bruyantes tribulations de l’Elysée-Sarko-Show.
Les Américains ont eu leur Bush, innommable vulgarité politique pour les condescendants Français qui ont porté au pouvoir celui dont ils connaissaient sans ombre le Cirque d’Etat permanent.
En outre, que le premier des Français verse dans le franchouillard mauvais ton relève presque de l’obsession consubstantielle à la fonction depuis la mort de Pompidou, et ceci avec la bénédiction implicite du
Plonger un peu dans les à-côtés comportementaux du fringant Giscard d’Estaing, souillant sa particule et son phrasé guindé sur l’estrade d’Yvette, avec l’accordéon en bandoulière pour convaincre qu’il a quelque chose en lui de populeux, relativise le gainsbarrien « casse-toi ! » du sanguin président.
L’internet s’ébroue ou se goberge face à l’échange entre le citoyen de base qui, par une périphrase sans ambiguïté, traite de merde (« Tu me salis ! ») le Président de la République, lequel le tutoie et l’insulte, le renvoyant à son insondable insignifiance.
Fallait-il le mépriser par le silence, à la façon d’un Balladur (digne héritier
Alors oui, la dignité de la fonction est foulée aux pieds, selon les critères vieille France ; oui, il a fait du talion verbal sa marque réactive. Mais, finalement, qu’attendaient ceux qui l’ont élu (pour ses adversaires, l’indignation entretenue est on ne peut plus logique, banale) ? D’avoir un président sans écart de langage, bien ripoliné aux entournures, pondéré dans toute situation, même lorsqu’un scrogneugneu l’insulte ?
Croit-on à de la stratégie politique ? Encore parler de lui pour le traîner
Devait-il passer du politique boutefeu au président flagellé se drapant dans la majesté de la fonction pour laisser couler le jus des projectiles pourris ? La haine attisée le rendra plus vulnérable à la folie d’un
Toujours insatisfait, toujours à s’en prendre à ceux qui ont la charge de gouverner ce pays, le peuple de France maintient son ancestral penchant à brûler ses idoles, même lorsqu’elles lui ressemblent jusqu’au bout des mots.
Lundi 25 février
Hâte, hier soir, pour saisir ma dernière envolée pamphlétaire, au titre Canard que je voulais être le premier à lancer sur la toile, avec date certaine, ce que le site AgoraVox permet, même en cas de refus. Le sale con de l’agriculture n’avait germé dans aucun esprit d’internaute, à mon plus vif contentement. Quelques copier-coller du début de cette volée d’encre bouillonnante sous des articles de presse valant commentaire et renvoyant vers mon Blog pour authentifier davantage la date, et la sérénité du besoin littéraire accompli s’est niché en moi.
Ce matin, depuis Rueil, un petit tour d’appoint sur l’actualité via Google puis un détour sur LDP qui m’informe d’un premier commentaire sous ma dernière ponte.
Stupéfaction à son ouverture : une signataire anonyme me déclare, tutoiement à l’appui, s’être retrouvée sur mes blogs et avoir été émue de me lire, même si les idées défendues ne sont pas partagées.
Jeudi 28 février, 0h30
De retour, avec ma BB, du joyeux film de D. Boon, Bienvenue chez les ch’tits. A propos du Nord, la suite du contact avec bb (Alice) s’avère contrastée.