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La limite que les Suisses ont posé dans leur acceptation de l’Islam est-elle si éloignée de la notre ?

Publié le 30 novembre 2009 par Nicolas007bis

Mistinguette 2

C’est un doux euphémisme que de dire que ce vote Suisse contre la construction des minarets fait réagir !

Et des réactions il y en a à la fois sur la forme et sur le fond.

Sur la forme, tout d’abord, avec l’apologie faite par certains du concept de referendum populaire, ou plus précisément dans ce cas de l’initiative populaire plus contraignante que le référendum (plus de signatures et la double majorité peuple + cantons) mais qui permet une modification de la constitution. C’est la fameuse votation des Suisses présentée comme le Saint-Graal de la démocratie, comme son expression la plus pure, la plus aboutie, à coté de laquelle la démocratie représentative telle que nous la pratiquons n’est qu’un vague ersatz uniquement destiné à permettre aux puissants et aux riches d’imposer leurs volontés au « petit peuple » !

Etonnamment, ce sont souvent les même qui vont considérer que les Suisses se sont trompés en votant cette mesure scélérate, xénophobe voire quasi-raciste. Tiens ! Le peuple n’aurait pas toujours raisons ?

Pourquoi pas, mais encore faut-il que nous ayons le mode d'emploi de cette forme de démocratie et je ne suis pas certain qu'en France nous l'ayons !
Pour ma part, tel qu’il est pratiqué en France, je n’ai jamais été un fan de ce mode d’expression qu’est le référendum dit populaire et ce n’est pas le récent exemple Suisse qui va me faire changer d’avis, ni la volte face des irlandais et encore moins l’utilisation qui en a été faite dans le cadre de la « votation citoyenne » contre la « privatisation » de la Poste.

En France, les référendums n'ont toujours été qu’un moyen de marquer sa défiance vis-à-vis des décideurs politiques.

Pourtant je le regrette !....il serait important que le Peuple s’exprime sur des sujets essentiels pour notre collectivité. Tiens au hasard, l’immigration et les sans-papiers !...c’est quand même malheureux que sur un sujet comme celui-ci on ne sache que confronter violemment l’application de la Loi et les bons sentiments !...débattons et ensuite votons sur ce que doit-être notre législation en matière d’immigration mais arrêtons de nous complaire dans cette situation hypocrite qui consiste à dire « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » mais si la misère en question a réussit à s’introduire illégalement chez nous alors elle est la bienvenue parce que notre bonne conscience nous interdit de la renvoyer chez elle !...voilà le genre de contradiction sur laquelle il faudrait pouvoir débattre et s’exprimer !

Bon, revenons au sujet des Suisses et de leurs minarets.

D’entrée, une précision :

Les Suisses ont voté, ils ont répondu à une question qu’il ne me paraissait pas vraiment nécessaire de se poser, mais ils ont fait leur choix et ils l’assument, je ne vois pas à quel titre nous nous permettrions de le contester ou de les traiter de tous les noms infamants possibles.

Par contre il est intéressant, même pour nous, d’essayer de comprendre la signification que l’on peut donner à leur vote.

Tout d’abords soyons précis, les Suisses n’ont pas voté contre la pratique de l’Islam, ni même contre la construction de mosquées mais contre la construction de minarets !

Selon Monsieur (ou Madame, je ne sais pas) Wikipédia, un minaret est « un élément architectural des mosquées. Il s'agit généralement d'une tour élevée dépassant tous les autres bâtiments. Son but est de fournir un point élevé au muezzin pour les 5 appels à la prière par jour. »

Le minaret est donc l’élément le plus visible de la mosquée et par-dessus le marché celui à partir duquel un muezzin est susceptible d’appeler bruyamment ses fidèles à la prière (même si apparemment il n’y a pas d’appel à la prière à partir des mosquées Suisses).

En votant contre leur construction, les Suisses ont voté non pas contre l’Islam mais contre trop d’Islam ou plus précisément contre un Islam trop visible, trop « envahissant » !

Alors bien évidemment, tout ceci est très subjectif, puisque la limite entre le visible et le trop visible est variable selon les sujets. Apparemment, sur ce sujet, les Suisses, l’ont positionné à, à peu près, 7-8 mètres de hauteur cette limite.

Ce faisant, en la positionnant plutôt bas, les Suisses ont clairement marqué une certaine défiance vis-à-vis de l’Islam… ce qui est tout à fait leur droit à partir du moment où ils respectent la liberté de culte des musulmans.

Je ne vois aucune raison de les en blâmer pour cela !

Qu’avons nous fait d’autre que de poser une limite en interdisant le port du voile à l’école, considérant que ce symbole de l’Islam n’a pas sa place dans certains lieux de notre société !

Expliquer cette méfiance par une mentalité xénophobe ou raciste est à la fois extrêmement réducteur et injurieux à leur égard. Malheureusement, l’Islam donne un certain nombre de raisons sinon de la rejeter au moins d’être circonspects vis-à-vis des messages qu’elle véhicule et du comportement de certains de ses pratiquants.

Parmi la plupart des contempteurs de nos helvétiques voisins, combien sont capable de dire qu’ils acceptent toutes les facettes de cette religion ?

Il ne sert à rien de jouer les bonnes âmes en accusant les Suisses de ne pas vouloir vivre dans une société idéale au sein de laquelle tout le monde s’aimerait, accepterait ses différences et considèrerait on prochain avec une toujours très aimable attention et une extrême tolérance.

Posons nous la question nous même, la limite qu’ils ont posé dans leur acceptation de l’Islam est-elle si éloignée de la notre ?


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