En marge de la conférence lancée au Comptoir des mots par le MOTif et le Syndicat de la librairie française, le sujet du prix unique du livre numérique a forcément été évoqué. Tout d'abord, avec Vincent Monadé, directeur du MOTif qui a annoncé prochainement une campagne de lobbying en faveur d'un prix unique de l'ebook, « parce que ça ne peut pas nuire ».
Ensuite, c'est avec Guillaume Husson, délégué général du SLF. Pour lui, la nécessité d'un prix unique du livre numérique ne se discute pas. « Une commission est à l'oeuvre sur le sujet, le rapport rendu par Hervé Gaymard voilà quelques semaines pour assurer de l'importance de la loi Lang aujourd'hui encore le montre bien : le livre numérique doit également avoir un prix unique. »
Mais voilà : si avec le livre audio, on plonge dans un vertige d'absurdité, puisque la TVA s'applique à 19,6 % ou 5,5 % en fonction des cas.
Aujourd'hui, estime Guillaume Husson, on se rend compte qu'il n'est pas possible d'attendre une définition du livre numérique qui soit complète et bien définie, parce qu'en attendant, d'autres acteurs - des cybermarchands - ne manqueront pas, eux, de le définir. « Il nous faut donc poser un principe, par un acte politique, qui soit une définition a minima de l'ebook. Aujourd'hui, on bute sur ce point, mais nous ne pouvons pas non plus tarder. »
Une autre question à gérer sera celle de la territorialité, pour limiter les abus avec les ventes en numérique, mais quid de la TVA à 5,5 % dans ce cas ? « Concrètement, le prix unique dépend de la France. La TVA réduite de l'accord de 27 pays européens. Difficile d'attendre que le second soit validé pour obtenir et mettre en place le premier. Puisque, seule, l'autorité française peut légiférer sur un prix unique, il serait bon que cela se fasse. »
D'accord, Guillaume, mais à quel prix le numérique ? Un sourire. Un clin d'oeil. « Je ne sais pas : certains seront peut-être 70 % moins chers que le livre papier, d'autre 130 % plus cher. Tout dépendra des livres et de leur contenu. C'est un problème qui se posera aux éditeurs. Dans tous les cas, le livre numérique doit acquérir le titre d'oeuvre à part entière. Ce serait une perte pour les créations futures de ne pas lui accorder. »