Synopsis :
Un conte qui se déroule à la Nouvelle-Orléans, dans le légendaire quartier français, où vit une jeune fille nommée Tiana.
Critique :
Disney renait de ses cendres. Après s’être fait totalement dépasser par les réalisations de Pixar, la firme de Mickey n’était plus que l’ombre d’elle-même. La grande période entre fin 80 et début 90 semblait être un souvenir lointain et les Aladdin, la Belle et la bête, le Roi Lion, La petite sirène des chefs d’œuvre marquant la fin d’un règne.
Même si je suis moi-même fan de quelques Disney plus récents tel que Kuzco ou Hercules, force est d’admettre que ces derniers n’avaient pas la puissance de ceux pré-cités. Il aura donc fallu presque 15 ans avant que l’animation à la main ne revienne sur les écrans, par les mêmes équipes qui avaient d’ailleurs travaillé sur Aladdin et la Petite Sirène. Il n’en fallait pas moins, et une fois encore, la magie a opérer avec La Princesse et la Grenouille.
Avec comme théâtre de fond les rythmes jazzi de la Nouvelle Orléans, ce 49e long métrage d’animation nous plonge dans un univers très riche, à la fois musicalement et graphiquement. Les décors sont véritablement splendides et permettent de créer ce Bayou des années 20 avec une minutie admirable. L’histoire en elle-même est un conte de fée de la plus pure tradition avec un traité relativement moderne, ce qui permet de ne jamais tomber une redite de ce qui avait été déjà fait. Visiblement, chez Disney on a appris les erreurs du passé et fait table rase. A présent, vivons avec notre époque, notre fée sera noire ! Grande première dans un long métrage de la firme connue pour ses penchants très conservateurs. A l’heure où Obama dirige le pays, il était temps de changer quelque peu les choses. Qui plus est, notre héroïne s’avère être bien plus débrouillarde que le Prince de l’histoire, mégalo et suffisant, ce qui contraste d’autant plus avec les Blanche Neige et autre Cendrillon (que je trouve superbe par ailleurs).
Pour rentrer un peu plus dans l’histoire sans trop en dévoiler pour autant, il faut savoir que dans la quête d’argent pour réussir à monter son propre restaurant, notre chère Tiana va être amenée à embrasser une grenouille (par n’importe laquelle, le Prince lui-même victime d’un mauvais sort). Oui mais lieu de remettre notre grenouille Prince sur pieds, l’effet sera inverse et Tiana se transformera également en batracien. Une seule solution pour conjurer le sort jeté par un sorcier Vaudou perfide et calculateur, trouver la sorcière Mama Odie au fin fond du Bayou.
Un pitch original par le lieu de l’histoire mais fondamentalement classique ce qui permet à Disney d’assurer le zéro risque. Zéro risque oui mais réussite 100%. En s’assurant de cette base solide, l’équipe du film supervisée par le génie John Lasseter est revenue aux bases, que dis-je, aux racines mêmes de l’esprit Disney en nous proposant ni plus ni moins que l’intégralité des éléments à succès sans tomber dans l’étalage raté. Personnages secondaires burlesques et attachants, musiques et chansons efficaces sans être niaises, rythmes endiablés, méchant charismatique et histoire bien menée…tout y est pour que la réussite soit totale.
Seul bémol, un démarrage en demi-teinte, un tantinet tire larmes en contradiction avec le reste du métrage simplement excellent.
Nous avons pu voir le film en VF ce qui permit de profiter du doublage toujours excellent de Richard Darbois (Harison Ford, Buzz L’éclair, le génie) dans le rôle de l’alligator. L’effet est immédiat, la bonne humeur du Génie arrive dans un coin de la tête et le sentiment d’être en territoire familier s’avère on ne peut plus satisfaisant.
La Princesse et la grenouille est donc une réussite, un retour triomphant d’un studio sur le déclin artistique (il faut l’admettre) qui offre aux plus jeunes d’entre nous à nouveau ce plaisir de découvrir un grand beau et fort dessin animé !
Sortie officielle française : 27 janvier 2010