Je raccroche!(regarde mieux: c'est le dernier (?!) modèle de chez Nokia.)" Chère Fantomette,Que se passe-t-il juste après?
Juste après? je délire!
Mon esprit s'est évaporé lorsque j'ai raccroché et je pensais me finir l'enthousiasme avec quelques kilomètres à roller en fin d'après midi, mais le temps a changé d'avis sans un coup de téléphone divin pour me prévenir. Sans doute Dieu n'a t-il plus de forfait?
J'ai senti le sol trembler, les voitures disparaître dans le magma de l'en dessous.
J'ai consulté ma montre : Il n'était pas encore 2012.
Souvent, d'avoir touché ton auréole, « j'ai du rêvé trop fort* ».
J'ai vu la pluie venir en regardant le ciel, crédule sans craindre de me mouiller puisque que grâce à toi et à ton amour, je suis invulnérable.
J'ai vu, candide et naïf que cela ne me rendais pas imperméable.
Alors neuneu est entré s'abriter dans le temple de la consommation des marchands de déjections futures et de mangeaille immédiate faire le plein de nourritures terrestres.
La pluie m'a fait changer d'avis sur ma dernière "décision": Hier, il faisait beau et je voulais acheter une moto pour me débarrasser de l'imitation de bécane, cette 125 prétentieuse qui se déprécie dans le garage, comme si j'étais riche. Aujourd'hui, avec la pluie, je pense qu'il n'est pas raisonnable de miser:
"-tapis!"
sur un engin aussi instable que moi incapable de tenir seul, debout, sans mon fils en guise de béquille et qui glisserais sur une bande blanche humide me rendant propriétaire d'un tas de ferraille et de plastique inutile.
Je suis une feuille morte qui vole au gré du vent dans l'air du temps sans pouvoir sur ma direction. Spécimen d'humanoïde, spectateur impuissant des délocalisations, consommateur de la misère de là-bas pour le confort d'ici, sujet à la grippe A, aquaboniste* devant sa fin prochaine pour cause de réchauffement climatique avec mes envies d'eau chaude matinale et de migration annuelle vers: "la mer, la mer qu'on voit danser, le long, le long, des golfes pas très clairs"*.
Responsable-mais-pas-coupable car j'ai un alibi: Pendant la décadence, je cherchais le cache misère d'un pseudo emploi d'esclave véritable parmi la plèbe de Rome.
J'ai des envies, parfois de quitter ce monde d'invisibles pour celui du peuple mordoré qui pourrit à l'automne, échappe à l'hiver et renaît tout neuf au prime temps.
Vierge et absout de toutes les avanies passées et en commettre de nouvelles.
Bon, c'est pas tout ça, il faut se bouger, t'écrire c'est t'aimer, te sentir, te toucher.
Humecter un index, presque majeur, d'un peu de salive comme pour feuilleter un livre et tourner la page deux de notre rencontre.
Chercher le bouton rose caché entre tes lèvres comme un mot précieux au détour d'une phrase, poser ma bouche sur la tienne et découvrir tes mystères, explorer notre carte du tendre, oublier qui nous sommes et se révéler qui on est. Tu es un délice, un tendre cadeaux à croquer, un bonbon à sucer, un désordre apparent et une vérité indispensable.
Te caresser à l'infini, te posséder peut-être, me laisser envahir de folie raisonnable, heureux de te regarder avant et après et t'entendre pendant, gémir enfin, peut-être. Ton corps me suffit puisqu'il est l'antichambre de ton âme.Par toi, jaillir enfin de la caverne de Platon vers ta connaissance, me réchauffer à ton soleil, désenchainer d'ignorance, ébloui de lumière et boire à ta vérité.
La seule acceptable!
Bon! nous commencerons par un café et confirmerons la persistance de nos affinités.
Parce qu'il hors de question que tu finisses entre deux voitures anonymes dans un parking souterrain, les jupes retroussées, les mains posées sur un capot de voiture inconnue, la culotte en perdition autour d'une cheville.
ça y est! il fait re-beau: je vais m'acheter une moto.
Tu vois, je t'avais prévenu: je délire!
énormes baiser."* 1 Merci Alain!
*2 de la posture "à quoi bon": puisque je ne peux rien faire, j'ai intérêt à m'en foutre si je veux dormir peinard.éclipse jusqu'à jeudi