- NEXUS : D'après les sondages, la majorité des français se dit opposée à la campagne de vaccination de masse. Comment expliquer qu'aujourd'hui l'opinion réagisse ?
- Marc Girard : Je crois qu'internet y est pour beaucoup ! En 1995, à propos des dangers du vaccin contre l'hépatite B, j'avais adressé une lettre prophétique aux autorités sanitaires françaises. Présageant du scandale à venir, elle est malheureusement restée sans réponse. Cette année, j'ai écris une mise en garde similaire, mais je l'ai diffusé sur internet. Avec le relais des internautes, beaucoup plus actifs qu'il ya quinze ans, il s'est passé un phénomène sans précédent qui n'est pas étranger, me semble t-il au recul du gouvernement !
- Vous pensez que le gouvernement est en train de modifier ses positions ?
Je suis persuadé qu'une "campagne obligatoire" a très sérieusement été envisagée. Lorsque le Journal du Dimanche lâche le mot, il s'agit d'une opération de test de l'opinion publique. C'est d'ailleurs à ce moment là que j'ai décidé d'entrer dans le débat parce que je pensais qu'on retournait à la catastrophe, comme avec l'hépatite B. Il semble que mes interventions aient fait mouche puisque depuis fin août début septembre, le gouvernement n'en finit plus de s'emmêler les pinceaux autour autour de cette question de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) ! Le débat a basculé.
- Qu'est ce qui cloche avec l'AMM dans le cas précis du vaccin H1N1 ?
On a même pas bouclé la phase 2 qu'on est déjà à la phase 3. Bref, on met la charrue avant les bœufs. Je m'explique : la phase 2, dans le développement d'un médicament, c'est de déterminer le nombre optimal de doses auxquelles le produit est efficace tout en veillant à en évaluer la tolérance. Elle détermine les conditions de réalisation d'essais sur un plus grand nombre de patients. La phase 3, c'est de déterminer si le médicament est vraiment efficace pour une population donnée par rapport au traitement de référence. C'est le premier "round" de la pratique réelle. Au terme de cette étape intervient la demande d'AMM. Or, ici, on ne connaît même pas la dose et on affirme déjà que la vaccination s'adresse aux populations les plus sensibles, exclues des essais, à savoir les femmes enceintes et les nourrissons. Les autorités sanitaires s'apprêtent à faire de l'expérimentation humaine à grande échelle ! C'est complètement illégal, mais c'est ce qui s'est passé avec le vaccin contre l'hépatite B : alors que les premiers effets secondaires étaient connus, l'Etat a assumé la poursuite des vaccinations en ces termes : " la commission nationale de pharmacovigilance souhaite que l'enquête reste ouverte afin d'évaluer la sécurité d'emploi des vaccins anti-hépatite B chez les enfants et les nourrissons."
- Peut-on qualifier cette attitude de criminelle ?
Au sens commun du terme, oui, c'est criminel. Au sens pénal et quoique je ne sois pas juriste, je pense que l'on pourrait sérieusement évoquer la tromperie et la mise en danger de la vie d'autrui. Pour le chef d'homicide, il faudra attendre qu'il y ait des morts...A ce propos, passer commande pour le vaccin H1N1 à des laboratoires déjà mis en examen pour tromperie ou homicide, à savoir GlaxoSmithKline et Aventis, me semble être un acte de confiance inconscient ! Placeriez-vous votre enfant dans un cours de piano dont le professeur est mis en examen pour abus sexuel sur mineur ? La présomption d'innocence a aussi ses limites.....
- Vous fustigez souvent les excès des anti-vaccinalistes, pensez vous que le vaccin contre la grippe saisonnière soit meilleur ?
Absolument pas, j'ai toujours été un farouche opposant à ce vaccin dont la neurotoxicité est reconnue. C'est un des vaccins neurologiquement les plus dangereux avec celui de la coqueluche et de l'hépatite B. Il est par ailleurs inefficace : il suffit de lire les rapports du projet Cochrane, groupe de chercheurs indépendants qui a analysé toutes les études produites sur ,la grippe depuis quarante ans. Sa neurotoxicité est connue depuis longtemps. Ce n'est qu'à partir des années 2000 que le sujet, auparavant notoire, est devenu tabou. C'est aussi à partir de ces années que les bénéfices pour les laboratoires ont été plus difficiles. Leurs bénéfices ont été menacés par l'épuisement des grands brevets et c'est alors que les vaccins (peu onéreux à développer) sont devenus un enjeu commercial.
- La commande de 94 millions de doses serait elle un moyen de soutenir l'industrie pharmaceutique ?
C'est tout à fait possible. Aventis est notoirement dans une situation délicate. On a inventé de toutes pièces une épidémie qui n'existe pas : le nombre officiel de victimes varie chaque semaine entre quelques milliers et plusieurs dizaines de milliers, ce qui représente un énorme écart, où l'on fait volontiers l'amalgame avec la grippe classique (et les affections respiratoires). Les tests rapides ne sont absolument pas fiables et celui basé sur la technique PCR coûte bien trop cher pour être manipulé en routine. Derrière ce grand n'importe quoi, apparaît surtout la grande misère de l'épidémiologie française et ses incompétences. Ensuite, on a bien le droit de soupçonner une subvention déguisée à l'un de nos géants pharmaceutiques en difficulté (1). Depuis la fin des années 90, on sait que cette industrie a besoin des vaccins pour se refaire une santé.
- Comment faire pour limiter ce lobbying ?
C'est hypocrite de limiter les critiques au secteur pharmaceutique. Dans cette affaire, il y a plusieurs verrous qui devraient fonctionner : l'Afssaps, les médecins et les organismes de remboursement. Tous sont complices des dérives d'une politique coûteuse au contribuable et inefficace, qui exclut le débat sur les effets secondaires au nom de la prévention. A ce titre, je suis contre la prévention !
- Vous n'êtes même pas pour un petit vaccin sans adjuvant ?
Je me méfie aussi de celui là ! Baxter est le premier à avoir annoncé sa mise au point en faisant valider un nouveau procédé de production virale sur des cellules de singes et non d'œufs. C'est extrêmement risqué ! Par rapport à une modification aussi considérable, les études auraient dû prendre des années avant d'obtenir une autorisation. Si on devait me vacciner de force, je préfèrerais encore un vaccin avec adjuvants !
(1) Il ya un an Gérard LE FUR, PDG de Sanofi-Aventis était remercié pour mauvais résultats après l'échec de la pilule anti-obésité.
Ancien expert judiciaire impliqué dans de grandes affaires de santé publique, le Docteur Marc Girard tire la sonnette d'alarme à propos du vaccin contre la grippe A