Samedi soir, nous avions lâchement abandonné les fifis à leur joie de dormir chez leurs grands-parents pour nous retrouver, Mr MonChéri et moi, attablés dans un charmant resto. Comble du bonheur, le repas 4 services nous était généreusement offert par Mister Bongo (Un type à contacter si vous souhaitez faire des heureux à Noël).
Rien ne manquait au tableau idyllique : les chandelles, la carte alléchante proposant une cuisine fusion, les yeux bleus de l’être aimé…
Jusqu’à ce que :
- Hahahahohohohihihi C’est qu’il est vraiment gonflé le Marcel. Il t’a dit ça ? Et les p’tits comment qu’ils ont réagi ?….
8 mamies réunies pour la première fois depuis le concert de Julio Iglesias en 1973 s’en donnaient à cœur joie pour gommer toute trace de romantisme. Très vite, la salle du resto se révéla être aussi bruyante et glaciale que la gare du Nord.
Après avoir essayé, en vain, d’oublier leur déception, les yeux bleus de l’être aimé virèrent au noir furax. Mes yeux à moi s’embuèrent de honte. J’avais réussi à choisir, dans une lise de 25 restaurants, le pire casse ambiance de la région. Avalant de grandes gorgées de l’apéro-maison, je commençais à regretter de ne pas avoir préféré la formule pizza surgelée - match de foot.
D’un bond, je me redressai :
- Non Chéri ! Nous n’allons pas les laisser gâcher notre précieuse soirée et nous voler notre bongo ! Va voir s’il y une fenêtre par laquelle on peut sortir dans les toilettes. Moi, je fonce récupérer nos vestes !
Aussitôt dit, aussitôt fait ! On s’est fait la malle sans demander notre assiette ! (Mais en payant nos apéros, quand-même)
Parfois la réalité dépasse la fiction…
Hilares comme deux ados trompant leurs parents, nous avons couru nous réfugier dans une salle obscure…
Et là, l’extase…Un film même pas co-produit par Disney ! 1h30 de délice cinématographique qui vous remplit bien mieux qu’un repas gastronomique…
LES BARONS!
Retenez ce titre, vous allez en entendre parler. Réalisé par un jeune belge d’origine marocaine, Nabil Ben Yadir, c’est la version «mecs» d’Amélie Poulain. Nabil Ben Yadir joue avec les clichés jusqu’à les faire tomber en poussières d’étoiles. Avec, en prime, un humour de jeunes «qui déchire» et déride les plus coincés.
C’est l’histoire d’une bande de potes d’origines marocaines qui traînent dans un quartier de Bruxelles. Ils se font appeler « les barons ». Leur doctrine est simple : « Chaque homme naît avec un crédit de pas. Une fois qu’il a dépassé son nombre de pas, il meurt. » Une bonne raison d’en faire le moins possible. Ils attendent donc que le temps passe en jouant aux légumes dans l’étale d’un épicier (véridique). Ils achètent même une BMW à 8 pour pouvoir frimer à tour de rôle. Mais voilà, l’un d’eux a un rêve tenace : devenir humoriste et épouser la présentatrice du JT.
Plusieurs répliquent vont, à coup sûr, devenir cultes. Mr MonChéri et moi rions encore de la vanne du baron qui lance en l’air une tête d’ail pour faire découvrir aux autres le titre d’un film…. « Le retour du jet d’ail »…
Ce film a une puissance incroyable, il donne la joie de vivre ensemble. Dans la salle, j’étais assise à côté d’un ado profilé baron qui envoyait des SMS (textos) en reniflant ses popcorns. Un peu plus loin, il y avait une famille BCBG, plus loin encore un couple de petits vieux. Tous, nous riions de bon cœur.
Un film qui rassemble, idéal pour une soirée en amoureux, mais pas seulement…
(Sortie prévue en France début janvier)
Et vous? Z’êtes exigeants pour vos soirées à 2?