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Fils, peintre et fou, tel se présente avant tout le peintre à succès Gérard Garouste, un des plus grands peintres français actuels, internationalement célèbre qui vient de publier son autobiographie. Né en 1946 et vivant en Normandie, il y raconte ce qu’il considère comme le plus important dans sa vie, son parcours d’homme en tant que fils d’un père détesté et antisémite, peintre à succès et fou à lier, familier, par épisodes, des hôpitaux psychiatriques.
Ce livre ne s’adresse manifestement pas aux spécialistes de sa peinture, ni aux marchands, ni aux acheteurs, encore moins aux experts. C’est un livre grand public qui frappe à la fois par son écriture rapide et sans fioritures et par son apparente franchise. Il semble ne rien vouloir cacher de son mal être, de ses souffrances d’enfant solitaire et mal aimé par sa famille bourgeoise de grands fabricants de meubles parisiens, de son long séjour en internat très strict d’où il a fini par être renvoyé au bout d’une dizaine d’années !
Sa jeunesse a été une longue errance à la recherche de ce qu’il aimerait devenir, dans le domaine des beaux-arts de préférence ! Sa seule supériorité tient au dessin. Il sera dessinateur, décorateur, sculpteur avant de se faire vraiment reconnaître comme peintre dont on s’arrache les toiles.
Sa chanceaura été sa femme Elizabeth, qui l’a toujours soutenu et qui, surtout, juive, l’a conduit à apprendre l’hébreu et à étudier les grands penseurs du judaïsme ainsi que la bible dont on retrouve la grande influence dans son œuvre..
Son drame, ce sont ces crises terribles de folie pure qu’il décrit très bien et qui le conduisent régulièrement à l’internement thérapeutique dans les lieux de grande souffrance. Serait-ce le prix à payer pour la vie créatrice uniquement consacré à son art ?
Sa générosité cependant le conduit à créer l’association La Source, en 1991, créée pour aider des jeunes défavorisés, comme il l’a été lui-même, sur le plan affectif et créatif.
J’ai beaucoup aimé ce témoignage d’une vie contrastée où la grande réussite sociale, financière et artistique alterne avec une terrifiante souffrance intérieure et mentale !
« Si je ris, si je parle beaucoup, si j’ai l’air très en forme, si j’écoute de la musique très fort, si je danse, si je fais rire les autres, alors il faut s’inquiéter. Le pire est à venir. Etre heureux est dangereux pour moi, être en colère aussi. L’émotion forte m’est interdite. Elle bouscule trop de choses dans ma tête aux pensées et aux souvenirs mal accrochés. Une crise s’annonce »
In Cold Blog , Zarline, Malice , Sophielit en ont parlé et l'ont aimé aussi.
Dépôt légal en mai 2009 mais imprimé en août, ce livre sera-t-il accepté comme appartenant à la rentrée littéraire par Levraoueg? Ce qui me ferait atteindre enfin la barre du 2%.
L’intranquille de Gérard Garouste avec Judith Perrignon,
Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou.
(L’Iconoclaste, dépôt légal : mai 2009, achevé d’imprimer en août 2009, 202 p;)