Critique initialement publiée le 30 octobre 2008
Avec Didier Le Pêcheur, on ne peut s'attendre qu'a un film hors des sentiers battus, un peu décalé. Home Sweet Home est plus sage que ses précédents, l'excellent Des Nouvelles du bon dieu, et le beaucoup plus troublant J'aimerais pas crever un dimanche. Plus sage et beaucoup moins intéressant à vrai dire, même si l'on souri à maintes reprises.
Tout commence par une rencontre en bas d'une cage d'escalier. Claire (Judith Godrèche) croise une dame qui se plaint de ses malheurs : son père est mort. Claire, l'esprit plongé dans son courrier plutôt qu'à l'écoute de la plaintive répond par un cinglant
- Y'a des choses plus graves dans la vie
- Ah bon ? Quoi ? Dites !
- Ben je sais pas...
- Remarquez, vous avez raison. C'était un con...
Le film est lancé. Judith Godrèche monte dans son appartement, découvre son fiancé dans les bras d'une autre, et décide après cette malheureuse découverte de quitter Paris et de retrouver sa petite ville dans le Cher, ou vit son père (Daniel Prevost). Ce dernier cohabite depuis trente ans avec un autre homme (Patrick Chesnais) et les deux ne cessent de se chamailler tel un vieux couple. Parallèlement à l'arrivée de Judith. Un inspecteur de la criminelle (Alexandre Astier) débarque dans la ville pour enquêter sur la mort suspecte du photographe de la ville...
Il ne fait pas forcément bon de rentrer chez soi et Claire va le vérifier à ses dépends. Tout au moins, de vieux secrets vont rejaillir à la surface et Claire n'était pas forcément venu pour ca. Home Sweet Home est donc le récit de se séjour mouvementé en province. Le film est assez inégal, s'essoufle par moment, mais amuse tout de même. Tout tient en fait sur les épaules du duo de flics enquêteurs : Alexandre Astier est délicieux de détachement et de lucidité. Il fait surtout équipe, bon gré mal gré, avec un type complètement barré, un incompétent de premier choix à l'esprit de logique parfaitement inexistant (Raphael Lenglet). Le film a tendance à se chercher entre plusieurs tonalité, quitte à se perdre en neutralité. Le duo Astier/Lenglet supporte finalement tout le poids du film. Ils son hilarants du débuts à la fin, ce qui contrebalance fortement avec le caractère monotone du reste. Daniel Prevost et Patrick Chesnais sont pourtant très bien. Home Sweet Home trouve donc son sens et son intérêt dans le décalage opéré par les policiers, mais le film dans son ensemble n'est qu'anecdotique et mineur, un peu bancal et laborieux. Didier Le Pêcheur nous avait habitué à mieux.
Benoît Thevenin
Home Sweet Home - Note pour ce film : Réalisé par Didier Le Pêcheur
Avec Judith Godrèche, Patrick Chesnais, Daniel Prévost, ...
Année de production : 2007
Sortie française le 19 novembre 2008