Magazine

Ténia fitness

Publié le 14 novembre 2009 par Doespirito @Doespirito
 - Ben vas-y, dis tout de suite que je t’emmerde.
- Tu ne m’emmerdes pas. Je réponds à ta question. Tu veux savoir si ça va. Je te réponds que non. Moi, je voulais passer la soirée avec Julie…
- Tu dis toujours qu’on ne fait jamais rien ensemble. Et pour une fois que je te propose une soirée, tu fais la tronche…
- Je ne fais pas la tronche. Je me suis juste tordu la cheville sur leur paillasson à la con. J’ai le droit de faire la grimace.
- Quelle idée de se tordre la cheville sur un paillasson…
Talons-aiguilles- Quelle idée de me pousser d’un coup d’épaule dès que l’autre pétasse nous a ouvert la porte. Tu ne pouvais vraiment pas attendre que je sois rentrée avant de te précipiter pour lui rouler une pelle ? Tu m'as cassé un talon, en plus...
- Je ne lui ai pas roulé une pelle : je l’ai embrassée affectueusement ! On se connait depuis 10 ans.
- Nous deux, on se connaît juste depuis 15 ans. Dans 5 ans, tu lui démolis l’épaule. Ça me console, dans un sens...
- N’empêche, pour une fois, tu pouvais changer tes habitudes.
- Comment ça, changer mes habitudes ?
- Tu dînes toutes les semaines avec Julie !
- Je ne dîne pas toutes les semaines avec Julie. Tu as lu ça dans Men’s Health ?
- Attends, que je me rappelle ! Ah oui, effectivement, l’année dernière, il y a une semaine où tu n’as pas dîné avec elle…
- Ah, ben tu vois, quand tu veux…
- … Oui, c’est quand elle s'est soignée pour le ver solitaire qui s’était incrusté dans sa plomberie intestinale. Y a pas de sot métier, tu me diras…
- Moque-toi d’elle ! C'est pas marrant d'enlever cette saloperie. Les médocs sont dégueulasses. Elle a souffert.
- Elles ont souffert ! Elles étaient deux. Pauvre parasite : ça n’a pas dû être drôle tous les jours, avec tout ce qu’elle s’enfile comme bouillies de régime. J’aurais bien voulu être là, tiens, quand ils lui ont retiré son ténia fitness… Il devait ressembler à un fil dentaire…
- Tu te crois drôle ? Tu n'es pas la mi-temps d’OM-PSG avec tes potes et ta bière !
- En tout cas, c’est bien la première fois qu’elle héberge quelqu’un gratuitement…
- Et ça continue. Julie est la femme la plus généreuse que je connaisse !
- Avec toi ! J’attends toujours qu’elle NOUS invite dans sa maison de campagne.
- Arrête ! Elle NOUS a invités 20 fois. Mais TU t’arranges toujours pour ne pas pouvoir.
- Elle nous a invités 20 fois ? Parce que les intentions, ça compte ? Chouette, on a fait l’amour 28 fois cette semaine…
- Ne joue pas sur les mots. Elle a lancé l’idée à des tas d’occasion, et tu n’as jamais réagi. Tu veux qu’on t’envoie un carton pour un week-end à Neauphle ?
-  Non, mais c’est à elle d’organiser un peu les choses.
- Eh ben j’aurais entendu ça une fois dans ma vie… Qu’est-ce que tu as organisé dans ta vie, toi, à part ta faillite personnelle ?
- Oui, eh bien, je t’ai organisé un voyage surprise de l’an dernier. A Naples, plains-toi !
- Mais c’est vrai, ça, j’avais oublié.  Toi, c’est ta carte bleue que tu avais oublié… Bon, mais c’était gentil quand même. Donc Julie, tu veux qu’elle organise quoi, exactement ?
- Qu’elle nous appelle, qu’on trouve une date…
- Oui, jusqu’ici, elle a bon. Et après ?
- Ben qu’on se mette d’accord sur un week-end !
- Là, c’est chez toi que ça se gâte. Dès qu'on trouve une date, tu dis non. Tu préfères toujours te reposer. Monsieur est fatigué, soit disant…
- Ben oui, j’ai souvent des semaines de dingue, je te signale.
- 2e assistant de production sur un court-métrage dont le scénario n’est même pas encore écrit, je connais plus tuant, comme boulot…
- Justement, on cherche des financements…
- Eh ben, c’est pas des lève-tôt, les financiers…
- C’est compliqué, ça prend du temps...
- Si tu es si fatigué, on peut aller se reposer à la campagne chez Julie, où est le problème ?
-  Je préfère faire la grasse matinée à la maison. Là au moins…
- Au moins quoi ?
- Au moins, c’est plus intime…
- Nous y voilà…
- Ben c’est vrai, le week-end, on a toujours des tas de trucs à faire, les activités des enfants, la famille qui passe, les amis, les courses… C’est bien quand on reste un peu tranquille un peu, non ? Et puis merde, j’ai le droit d’aimer les câlins, non ?
- Le week-end prochain, on n’a rien de prévu, on reste à la maison…
- Ah mais oui, c’est vrai ! On fera plein de câlins ?
- Si tu veux. Ça compte toujours, les intentions ?

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Doespirito 925 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog