Si ça se trouve, Hortefeux aime peindre à ses heures perdues...

Publié le 23 juin 2008 par Rougevertrose

Les "centres de rétention administrative" ... Je trouve que c'est pas encore assez cynique comme appellation. 'Faudrait quelque chose comme "Maison d'accueil pour nos voisins".

Car il s'en passe, des monstruosités là-bas, des horreurs qui font frémir, une honte inouïe...

Quelques témoignages issus de Barricata.

Diffusez, informez...

"Dimanche 13 janvier 2008. (…) Quand on se repose, les policiers viennent fouiller les chambres. La nuit, ils sont dans le couloir. Si on doit aller aux toilettes, ils nous suivent et laissent la porte ouverte. (…)

Jeudi 24 janvier 2008. Aujourd’hui, nous avons refusé de manger. Nous avons jeté la nourriture par terre dans le réfectoire. La police filme ceux qui se révoltent. Elle les (…) place dans l’autre bâtiment. Ils sont venus chercher deux personnes (dont) un Tunisien qui n’a pas mangé depuis plus de dix jours. Il a perdu neuf kilos. Ils ont expulsé un Algérien et demain, ils expulseront des Chinois. Le soir, ils inscrivent sur le tableau le nom, la destination, l’horaire de départ et l’aéroport des expulsés du lendemain. Il arrive que des gens soient expulsés sans que leur nom ne soit inscrit sur le tableau. C’est souvent le cas pour ceux qui foutent le bordel. (…)

Samedi 26 janvier 2008. (…) Un premier feu a pris dans les toilettes. Ensuite, deux chambres ont brûlé. (…)

Mardi 5 février. (…) Hier soir, les flics ont éteint la télé. Un jeune leur a demandé de la rallumer. La policière lui a répondu : "Va te faire enculer". (…)

Dimanche 10 février 2008. Ce midi, nous avons refusé de manger. La date de péremption de la nourriture était atteinte. Nos proches ne peuvent pas nous apporter à manger dans le centre. Les policiers disent que c’est interdit. C’est écrit dans le règlement. Nous devons aussi acheter nos cigarettes dans le centre. On ne peut pas nous en apporter de l’extérieur. Il y a un distributeur de café, de sodas, (de) bricoles à grignoter. On en dépense, de l’argent, ici.

Mardi 12 février 2008. (…) Entre trois heures trente et quatre heures (du matin), ils sont venus nous fouiller. Ils nous ont tous sortis. Certains n’ont pas eu le temps de s’habiller. On a attendu une demi-heure dans le froid. Pendant ce temps-là, ils ont fouillé les chambres. Puis, ils nous ont fouillés dix par dix. Quand nous sommes revenus dans les chambres, on a trouvé un Coran déchiré et piétiné, des chargeurs de portables détruits, les fils coupés. Des téléphones avaient disparu. (…)

Mercredi 13 février 2008. Aujourd’hui, la police des polices (IGS) est venue au centre. On a témoigné contre les policiers qui ont tabassé les mecs et on a raconté l’épisode du Coran déchiré. On attend maintenant de voir comment ça se passe. (…)

Vendredi 14 mars 2008. Un chien, on ne le traite pas comme ça. (…)

Mercredi 9 avril 2008. (…) Beaucoup de flics ici sont des fils d’immigrés. Ils essaient de nous amadouer pour qu’on reste tranquilles. Quand ils viennent me parler en arabe, je leur réponds d’aller se faire foutre. (…) Pour refuser d’embarquer, un mec a eu une idée incroyable. Il s’est chié dessus. Il s’est tout étalé sur lui. Ils n’ont pas pu l’expulser. Ils l’ont ramené au centre. Le lendemain, ils sont venus le rechercher. Ils l’ont attaché avec du scotch et ils l’ont enroulé dans un film plastique. Ils l’ont pris et ils l’ont expulsé comme ça. S’ils m’expulsent, je ferai tout pour revenir. (…)

Jeudi 15 mai 2008. (…) On est regroupés par communautés. Dans la chambre 2, ce sont les Indiens ; dans la chambre 3, les Chinois, qui sont les plus timides en général ; les Africains sont dans la 10, et les Arabes dans la 32. Le problème de division et d’enfermement dans les communautés est réel. Les flics poussent à cela. Ils sabotent les mouvements de solidarité. Souvent les flics qui parlent arabe vont parler aux Arabes en leur disant de ne pas nous écouter. Ils encouragent les bagarres. (…)"