Du 7 au 18 décembre, les nations du monde entier auront les yeux rivés sur Copenhague. La capitale danoise recevra, sous l’égide de l’ONU, les délégations de 192 pays pour conclure un traité sur la lutte contre le changement climatique. Il reste une semaine avant l'ouverture des débats. Le sujet est complexe mais essentiel pour l'avenir de la planète. 4 questions pour mieux comprendre.
- Copenhague, Kézako ?
La réunion de Copenhague est l’aboutissement de deux années de négociations pour un accord sur le climat. Ces discussions ont commencé il y a deux ans, en décembre 2007, à Bali.
A Copenhague un nouveau traité doit être signé. Il fixe la limitation et la réduction des émissions de gaz à effets de serre, responsables du réchauffement climatique. Ce traité sera effectif à partir de janvier 2013, date à laquelle le protocole de Kyoto prendra fin.
Selon les scientifiques, avec un tel rythme d’émissions, la température de la terre pourrait augmenter de 6 degrés d'ici à 2100
ce qui provoquerait un dérèglement climatique irréversible pour
l’environnement et lourd de conséquences pour les pays les plus
vulnérables. Certaines îles de l’océan Pacifique pourraient même
disparaître à cause de la montée des eaux liée à la fonte des glaces.
- Qui sera à Copenhague ?
192 nations seront représentées dans la capitale danoise. Elles sont toutes signataires de la Convention-cadre des Nations Unis qui organise depuis deux ans ces réunions de négociations sur le climat. Yvo de Boer en est le secrétaire exécutif.
Pays industrialisés (Etats-Unis, Union Européenne, Japon, Australie,
etc.), pays en développement (Chine, Inde, etc.) et pays pauvres
(Afrique, Amérique latine, îles du Pacifique, etc.) devront s’entendre
sur le traité. Chacun tentera de défendre ses intérêts au risque de
pénaliser la conclusion d’un accord.
Une soixantaine de chefs d’Etats a annoncé faire le déplacement
dans la capitale du Danemark. Ce ne sont pas eux qui négocient
directement le texte, mais leur présence marque un signe fort de la
volonté des Etats à s’engager. La majorité des leaders européens et Barack Obama
se rendront à Copenhague. Après des semaines de suspens, le Président
américain a indiqué qu’il serait au Danemark le 9 décembre. Il aurait
cependant été préférable qu’il fixe sa visite entre le 15 et le 18, fin
de conférence et moment crucial des négociations.
- De quoi parlera-t-on à Copenhague ?
Il sera d’abord question d’engagements. Les experts scientifiques du climat recommandent pour 2020 une réduction de 25 à 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. L'objectif est de limiter à maximum 2 degrés la température de la terre.
A ce jour, l’Union Européenne s’engage sur 20%, voir 30% si un accord
est conclu. La Chine a déclaré cette semaine tabler sur une baisse de
son intensité carbone de 40% mais par rapport aux niveaux de 2005.
Quant aux Etats-Unis, rien n’a été précisé. Le problème des Américains
est qu’aucune loi nationale sur le climat n’a été votée au Congrès pour
le moment. Il faudra pour cela attendre 2010.
Autre point abordé à Copenhague : le financement de l’aide aux pays pauvres.
Comment ces Etats pourront financer leur adaptation à des modèles
économiques et industriels durables alors qu’ils doivent déjà faire
face à des problèmes de développement et sociaux très couteux (chômage,
éducation, sida, etc.) ?
- Pourquoi faut-il signer un traité à Copenhague ?
A partir de janvier 2013, le protocole de Kyoto prendra fin.
C’est le seul texte qui encadre à ce jour les émissions de gaz à effet
de serre au niveau international. Seulement, il ne concerne que les
Etats industrialisés principaux responsables des gaz à effet de serre.
Un bémol cependant, les Etats-Unis ne l’ont jamais ratifié.
Avec le développement de pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, ces émissions concernent aujourd’hui la planète entière. La Chine par exemple est devenue le plus gros pollueur, devant les Etats-Unis.
Si aucun traité n’est signé, le réchauffement climatique se poursuivra
et le climat se dégradera. L'avenir de la planète est donc en jeu. Le retard dans les négociations est très important
car chaque pays tente de préserver ses intérêts. L'objectif à
Copenhague est d'avancer dans les négociations, de signer un accord si
possible, de sensibiliser la société civile sur un sujet qui touche l'ensemble de la planète. La mobilisation des citoyens est donc essentielle pour qu'un accord soit conclu ou soit en passe d'être conclu.