Pour ne rien arranger, une épidémie vient jeter un vent de panique et d’anxiété sur la planète. Moi, je m’inquiète pas plus que ça. D’ailleurs, je ne me ferais même pas vacciner. Je veux juste pas être malade pendant les fêtes. Mais bon, on choisit pas. Je préfère ne pas trop y penser, en croisant les doigts pour que ça ne s’aggrave pas. Surtout que j’ai relu "La Peste" récemment et que ça fait froid dans le dos. Ah oui, et la planète tombe en ruine, sa date d’expiration est programmée en 2012.
Tout cela n’est pas très réjouissant. On a qu’une envie, c’est se réfugier sous la couette, et entrer en hibernation jusqu’au retour des beaux jours. Dormir et oublier la paranoïa ambiante, nourri par les infatigables médias et les incompétents politiciens. Oui, dormir, parce que c’est fatiguant…
Comme tous les ans à la même époque, je traverse une période de saturation. Je suis lâche, je n’ai pas vraiment la force de lutter, et c’est toujours le même refrain : vivement plus tard. Pourtant, je ne suis pas vraiment à plaindre. C’est juste de la fatigue. Le sentiment de perdre mon temps, de ne plus être à ma place. L’envie de m’éloigner de moi quelques temps, aller voir ailleurs si je n’y suis pas. Surtout que les souvenirs de mon voyage me hantent. Je n’ai jamais ressenti ce vide durant mon périple. Je me sentais gonflé à bloc, entièrement moi-même et fier de l’être. Et alors que les petits problèmes du quotidien s’accumulent, amplifiés par la mauvaise humeur ambiante, je me réfugie dans le passé. Et je pense à l’avenir. J’ai trop peur de vivre l’instant présent. Alors que cet été, je n’avais que ça en tête. Ici et maintenant, tout le temps.