Ça ne s'est pas très bien passé à Sluis. Je suis arrivé trop tard et mon hôte était parti bosser. J'ai fait le tour des cafés et des restos espérant en trouver un sympa. Uhm… Deux m'ont jeté dehors parce qu'ils n'acceptaient pas que la Gaxuxa dépare leur terrasse (vide, en ce jour de grêle). En tout cas. Ensuite j'ai passé une heure à faire le pied de grue devant la maison. Pluie, grêle, bise glacée, machin. Un peu marre… un tout petit peu marre… La voisine de Willi est rentrée du travail. Par chance, elle le connaît bien. Elle l'appelle, me permet de m'asseoir chez elle, m'offre le thé bouillant. Très chouette fille.
Willi finit par arriver et nous passons une belle soirée à manger comme des ogres en écoutant son somptueux système de son. Diable ! Où sont passés les chaînes hi-fi ? C'est en me délectant de la beauté cristalline du sien que je réalise à quel point l'humanité semble être devenue sourde. J'ai pas vu ça passer. Quand les gens ont-ils commencé à écouter de la musique sur les haut-parleurs de leur télé ? Ah ! Enfin. C'est ainsi. Ça m'a rappelé que j'ai une paire d'Apogees quelque part en Amérique.
Je pars tôt pour Bruges, juste après être parvenu à me trouver un lit. Une fille hyper-cool du nom de Hadewijch (wow !), répond à mon urgente requête après qu'une Couchsurfette pas très responsable m'ait annulé à moins de 24h d'avis. Pas d'écriteau annonçant l'arrivée en Belgique. Pas grave, je n'aurais pas pu prendre la traditionnelle photo, de toute façon. Pourquoi ? Ah, ah, ah ! Mais en raison de la grêle, voyons ! Elle commence 5 minutes après mon départ et ne cesse que pour laisser la bourrasque exprimer tout son talent à 6 km de l'arrivée.
Ce qui est très dur en ce moment, c'est le ratio effort-résultat. Sluis - Bruges en est un exemple patent et épatant. 18 kilomètres en comptant les chaînes de trottoir. Pourtant, je passe trois heures en selle pour y arriver. C'est pas sorcier, avec ce vent (et cette grêle), je roule de peine et de misère à 7 km/h. Chaque petite courbe est un effort, chaque microscopique montée me fait râler, chaque nouvelle section me fait sombrer dans le découragement. Trois heures ! En temps normal, j'aurais 60 km au compteur, sinon 75. Bon… C'est la vie.
Je passe une soirée absolument relaxe et paillarde avec mon hôtesse et une invitée à boire de la bière et jouer à la bouteille (première fois de ma vie !). Marrant. Ça me prépare à l'immense étape du lendemain, un terrible 60 km qui menace de me rompre les cuisses ! Comme le disait la devise officielle de mon ancien couple, on verra.