J'ai souvent parlé ici des Greguerias, de Ramon Gomez de la Serna, en voici quelques autres, toujours dans la traduction française de Jean-Yves Carcelen et Georges Tyras, aux éditions Cent pages :
- Nous fronçons les sourcils comme si nous voulions saisir avec des pinces quelqu'importante pensée qui nous échappe
- Lorsqu'une femme se met du rouge à lèvres devant son miroir de poche, on dirait qu'elle apprend à prononcer le O
- J'aime regarder les grands orchestres de violons car l'inclinaison mobile des nombreux archets dessine une sorte de pluie musicale
- Ce que la bicyclette a de plus beau, c'est son ombre
- C'est dans les bibliothèques que le temps est le plus uni à la poussière
- Les mouettes naissent des mouchoirs que l'on agite au départ du bateau.
- Il ne faut pas oublier que, le jour du déluge, ceux qui savaient nager se noyèrent aussi
- On voit que le vent ne sait pas lire quand il feuillette les pages d'un livre à l'envers