Ségolène fait passer la pilule

Publié le 30 novembre 2009 par Cahier

67% des Françaises approuvent la proposition de Ségolène Royal concernant les « chèques contraception»  pour les lycéennes.

Le 16 novembre dernier, l’Ifop rendait public les résultats d’une enquête relative à la distribution de « chèques contraception»  pour les lycéennes. L’échantillon interrogée était exclusivement féminin puisqu’il était constitué de 540 femmes âgées de plus de 18 ans. Les deux tiers des femmes interviewées ont déclaré soutenir l’initiative de Ségolène Royal (67% dont 26% se déclarant « tout à fait»  favorables). Ce chiffre, certes élevé, demande plus de précisions car si l’ensemble des classes d’âge déclarent voir d’un oeil positif ce dispositif, certaines disparités existent.

Clin d’oeil de l’histoire, c’est au mois de décembre … 67 que l’Assemblé Nationale vota la proposition du député Lucien Neuwirth proposant d’abroger la loi de 1920 qui interdisait toute contraception. On notera que l’initiative, portée par un homme de droite en 1967 est aujourd’hui la nouveau cheval de bataille d’une femme de gauche ce qui démontre que sur ce sujet, les frontières partisanes sont bien souvent dépassées. Plus intéressant, on relèvera que c’est un certain François Mitterrand, mentor politique de Ségolène Royal, qui aborda le sujet pour la première fois lors de la campagne pour les élections présidentielles de 1965.

Dans cette enquête, on peut souligner la forte corrélation qui existe entre le soutien exprimé et l’âge des femmes interrogées. En effet, 79% des femmes âgées de 18 à 24 ans se déclarent favorables à cette initiative tandis que seulement une faible majorité des femmes de 65 ans et plus apportent leur soutien à l’initiative des « chèques contraception»  (52%). Pour expliquer cette corrélation on peut mettre en avant l’importance que revêt cette question pour les plus jeunes, elles qui sont directement concernées. A l’inverse, les femmes nées avant 1944 sont non seulement moins concernées mais expriment également un certain recul sur ces questions car celles qui étaient lycéennes dans les années 1960 n’ont pas eu accès à la contraception à leur époque.

Sur le plan géographique, on peut souligner la soutien massif accordé à l’initiative de la présidente de Poitou-Charente dans le Sud Ouest (81% contre 58% dans le Nord Est). A quelques mois des élections régionales on observe que l’élue du Poitou demeure populaire localement et que ce type de propositions est largement salué dans sa région.

On notera enfin que les réponses à cette enquête sont données par les soeurs, mères et grands-mères de lycéennes ; les résultats ont donc une portée plus grande car il est ici question d’avenir autant que de présent. Ainsi, la corrélation avec l’âge indique que, pourune grande partie de l’opinion, cette question est une problématique presque générationelle où la confrontation à ce problème renforce le besoin de faire de la contraception un service accessible à tous.