Je suis enclin à avoir peur de la maladie et de tout ce qui l’accompagne; test, prise de sang, injection, échographie, radiographie, gastroscopie, colonoscopie, en fait j’ai peur de toutes les endoscopies. Je ne suis pas photogénique, encore moins « scopique ».
J’ai eu dernièrement quelques malaises intestinaux, rien de grave. Mais, j’avais peur et j’ai imaginé le texte suivant.
Je sens sa respiration dans mon cou. Je la sens près de moi, présente. Elle voudrait bien entraîner ses collègues, Douleur et Souffrance dans son action, afin que son attaque soit totale.
Elle est sans pitié. Rien, presque rien ne peut l’arrêter. Il y a bien Madame Morphine qui veut faire rempart aux attaques soutenues de Douleur et Souffrance, mais à quel prix; hallucinations, rêves envahissants, delirium tremens.
Aucune médication ne lui résiste. Elle se prépare, rôde, comme un fantôme, à l’affût de sa première chance. Elle affaiblit le système immunitaire, frappe de plein fouet les antibiotiques, pousse ses adversaires à la retraite. Elle les isole, puis invite ses congénères à faire leurs basses œuvres. Douleur et Souffrance se font plaisir et se nourrissent de mes cris, de mes lancinantes lamentations. Elles en jouissent, inlassablement.
J’ai peur, j’obsède. Elle est en train d’envahir mon cerveau. Elle a débuté son occupation, par un travail de sape dans ma confiance et ma conscience. Elle m’habite, m’empêchant de dormir, se servant de ses acolytes, Douleur et Souffrance, pour me garder en éveil, m’attaquant sournoisement à chaque changement de position de mon corps. Elles s’attaquent à mon équilibre, me rendant impatient envers tous ceux qui me veulent tant de bien.
L’inquiétude m’envahit, occupant tous les moments de ma vie, repoussant paroles et pensées rassurantes. Comme dans l’œil de l’ouragan, je me sens expulser malgré moi, vers la seule solution aux attaques constantes et terribles de Douleur et Souffrance, la Mort.
Lo x