Bien sûr, l'image du patron n'a jamais été encensée par les Français que nous sommes mais là, la fracture est nette et sans bavure : il y a près de 60% des salariés qui ne font pas confiance aux dirigeants de leur entreprise !
Les résultats donnés ce matin dans le journal Les Echos sont édifiants : non seulement les salariés n'ont plus confiance (et dans la fonction publique, le taux monte à 70%) mais les causes ne sont pas seulement cette fameuse période de crise ou bien même ces problèmes de stress au travail, si largement évoqués ces dernières semaines dans les médias.
Non, il s'agit d'un malaise de fond qui s'aggrave : les intérêts des employeurs et des salariés sont divergents, le manque de reconnaissance fait cruellement défaut aux salariés, l'incompréhension ou le manque d'information sur la stratégie d'entreprise sont prégnants, la communication interne est insuffisante voire inexistante, la politique de rémunération, surtout globale, est toujours un point très sensible...
Au point que, dorénavant, un salarié sur deux se sent menacé dans son emploi. D'ailleurs, la défiance touche aussi leurs propres syndicats ! On ne sait plus à qui faire confiance, vers qui se retourner...
Seul point positif : la défiance est beaucoup moins importante dans les petites entreprises puisque 61% des salariés estiment que les intérêts de leur patron vont dans le même sens que les leurs. Peut-être grâce aux relations plus personnalisées et moins hiérarchisées ?
Encore une fois, voilà une preuve qui montre bien que le management tel qu'on le pratique aujourd'hui encore est entièrement à revoir : il faut placer l'individu au centre du système, faire en sorte que la valeur du travail soit calquée sur l'humain.
Le mouvement est en marche, à condition d'être dans les actes et pas seulement dans les intentions. La démarche de RSE (Responsabilité Sociale d'Entreprise) va en ce sens et nul doute que ce chapitre va prendre de plus en plus d'importance dans les rapports annuels (même si on n'en est qu'aux balbutiements comme le montre cet article de La gazette sociale). Peut-être bientôt un indicateur chiffré (autre que la capacité de production) pour le poids que représentent les équipes en termes de ressources dans les bilans ?
Source : Les Echos