Compte à rebours pour Boltanski ! A partir du 1er janvier, et ce jusqu’à sa mort, Christian Boltanski, 65 ans, sera filmé nuit et jour dans son atelier de Malakoff. Les images seront retransmises en direct dans une caverne de Tasmanie, une île lointaine d’Australie. L’acheteur, David Walsh, un collectionneur tasmanien passionné par les œuvres macabres, ne pourra rien faire de ces images avant la disparition de l’artiste. Selon l’AFP, l’homme avait proposé à l’artiste à sa mort d’acheter ses cendres, il a finalement obtenu de Boltanski « un morceau de mémoire », son œuvre ultime, que l’on espère la plus longue possible...
Christian Boltanski n’est pas le premier à avoir vendu de son vivant sa dernière œuvre. En effet, Roman Opalka, 78 ans, a déjà vendu sa dernière toile qu’elle soit achevée ou non – par conséquent une toile de 196 x 135 reproduisant une suite de nombres sur un fond 1% plus blanc à chaque toile.
L'actualité Boltanski est décidément très riche ! Du 13 janvier au 21 février, le plasticien présente dans le cadre de Monumenta 2010 « Personnes », un théâtre de la commémoration à la fois visuel et sonore, sous la grande nef du Grand Palais. Une grue viendra régulièrement puiser dans un immense tas de vêtements. Une œuvre éphémère dans la continuité de son travail sur la mémoire. A cette occasion, Boltanski invite chaque visiteur à enregistrer les pulsations de son propre cœur dans une cabine prévue à cet effet. Ces enregistrements s’ajouteront à la collection permanente des « Archives du cœur » réunie par l’artiste. A partir de 2010, ces pièces seront conservées à l’abri du temps sur l’île japonaise de Teshima, dans la mer intérieure de Seto, grâce à l'intervention d'un autre mécène. (Photo : Christian Boltanski 2005 - « Le Cœur »)
« Le problème n'est pas de créer une oeuvre d'art mais de savoir comment elle fonctionne. Ce n'est pas de faire des oeuvres belles, mais des oeuvres qui, dans un certain moment, font comprendre des choses aux gens », avait expliqué Christian Boltanski au sujet de l’une de ses œuvres « Monument Odessa » (1989). Cette installation mettant en scène le visage de 17 gamins souriants, portraits d’enfants juifs déportés collés sur des boites de biscuits rouillées et reliées entre elles par une guirlande lumineuse, figure parmi les oeuvres emblématiques : elle figure d'ailleurs -avec l'accord de l'artiste- dans ma collection du Musée du Sourire depuis 1996.