Que l’initiative visant à interdire la construction des minarets ait aggloméré la peur des uns et la haine des autres ne fait aucun doute. Malheureusement pour les promoteurs de cette initiative – l’UDC tant bien que mal camouflée derrière un comité paravent dans lequel on ne trouve presque que des UDC – un succès équivaut à un apaisement des peurs des premiers et au tarissement d’une source de succès des seconds.
Une sorte de calme après la tempête. Un calme confirmé par la retenue et la modération de la Coordination des organisations islamiques en Suisse (COIS) qui se dit «surprise» et «déçue» par le résultat de la votation.
Tout le problème pour les fachos de l’UDC est donc de maintenir la machine infernale en mouvement afin qu’elle puisse continuer à véhiculer ses messages de haine et leur donner la plus large audience.
C’est sans doute ce qu’a compris le très rusé Freysinger qui dès le début d’après-midi annonçait sur les ondes de la RSR qu’il allait devoir demander une protection policière pour «ne pas finir comme Theo van Gogh» : le cinéaste, petits-fils, du peintre ayant été assassiné après avoir passé un bout de sa vie à manier la provocation à propos des Juifs et de la Shoah puis de l’Islam.
En quelque sorte, le pyromane valaisan, après avoir mis le feu à la mosquée, appelle au secours les pompiers pour protéger sa queue-de-cheval qu’il estime menacée par les étincelles de son propre brasier.
On pourra toujours se moquer de l’arroseur arrosé et de l’importance qu’il se donne en rappelant haut et fort qu’il s’est mis en avant dans cette campagne, il n’empêche que le gaillard se fait une publicité d’enfer et, surtout – surtout ! – remet une briquette dans le foyer de la peur et de la haine tout en attisant les braises qui auraient dû étouffer sous l’intelligence de la démocratie.
Décidément ce Freysinger est un manipulateur et un abuseur des droits démocratiques de haut vol !