Illustré par Michael Foreman
Gallimard-Jeunesse
Traduit de l'anglais par Diane Ménard
Paru en Septembre 2009
206 pages
Quatrième de couverture: À travers le destin d'un jeune orphelin, groom au Grand Hôtel Savoy, et de son chat Kaspar, revivez l'incroyable tragédie du Titanic. Un récit captivant et émouvant, mené de main de maître par un immense conteur. Les aquarelles vivantes et colorées de Michael Foreman lui confèrent un charme inoubliable.
Johnny Trott travaille en tant que groom à l'hôtel Savoy. Son intendante est une femme aigrie et acariâtre, qui râle sans cesse, un peu à l'image de la cuisinière de Princesse Sarah. Même époque, même ville :Londres, et même dure vie à laquelle Johnny ne peut échapper du fait de son statut d'orphelin. Mais l'arrivée de Kaspar, le prince des chats et de la comtesse russe Kandinski va changer la donne! En effet Johnny rendra souvent visite à Kaspar lorsque la comtesse sera absente pour ses répétitions. Chanteuse d'opéra, Kaspar aime l'écouter jouer du piano. Petit à petit, Kaspar d'abord élégant et hautain avec Johnny, ne fera plus de manières et recherchera la compagnie de Johnny. La comtesse voyant que Johnny s'occupe bien de son prince, va prendre l'adolescent sous son aile...jusqu'à un terrible accident où celle-ci meurt. Tragédie d'autant plus arrachante que Johnny aimait à considérer la cantatrice comme une maman protectrice et aimante. Kaspar est triste et ressent le manque de sa maîtresse, il ne mange plus et maigrit à vue d'oeil. Malgré l'interdiction établie pour le personnel de l'hôtel d'avoir des animaux domestiques, Johnny amène Kaspar dans sa chambre, ne sachant point que son secret sera vite découvert par une petite fille rebelle et fugueuse...Elizabeth...Mais où est le Titanic dans tout ça??? Et bien il faut le lire pour le savoir. Michael Morpurgo tisse un récit brillant, riche d'aventures et d'émotions. On voyage de l'hôtel Savoy jusqu'à New York par des chemins bien inattendus qui créent les rebondissements du roman. Comme dans tous les romans de Michael Morpurgo, il y a cette confusion entre la fiction et la réalité. Il y a toujours une part historique dans ses récits: dans Le royaume de Kensuké et L'Etonnante histoire d'Adolphus Tips, il nous parle de seconde guerre mondiale, ici c'est le naufrage du Titanic qui prend place au sein de l'intrigue. Conte et réalité historique ne semblent jamais s'allier aussi parfaitement que sous la plume attachante et juste de Michael Morpurgo. Le récit est fait de sentiments et de valeurs humaines: la solidarité, l'amitié, l'amour. Dans tous les romans de Michael Morpurgo c'est l'enfance qui prédomine avec toute sa candeur, sa force, ses espoirs, ses rêves, son innocence et sa puissance. J'ai particulièrement apprécié l'épilogue, ce texte si évocateur, si tendre et poignant: passant par la première guerre mondiale, on suit la vie de Johnny et d'Elizabeth, celle de Kaspar dont on dit que Les vieux chats se cachent pour mourir... nous arrachant quelques larmes et nous offrant une perle d'émotion pure. Mais il y a toujours cette note d'espoir et de sourire qui nous rappelle que la vie est belle. Une pointe d'optimisme qui nous laisse toujours dans l'espoir que le récit n'est pas réellement fini... C'est beau et émouvant... il n'y a rien à redire.
Le billet d'Emmyne