Soirée très émouvante organisée par ELVA (association pour les femmes atteintes de maladies vulvo-vaginales). J'y reviens, il est tard et je n'ai pas envie de me coucher tout de suite. Je serai tout simplement encore complètement crevée au boulot demain. Pas de quoi fouetter un chat, tout le monde est fatigué.
Nous étions environ dix femmes, moyenne d'âge trente ans. Toutes ont souffert pendant des années de la géhenne des douleurs vaginales chroniques. Vaginisme, vestibulite, lichen scléreux ont été le calvaire de ces femmes: pas une cependant ne partage mon expérience de douleur singulière. Suis-je la seule à souffrir de l'intérieur du vagin, de brûlements, de morsures, de picotements, d'élancements, de sensation de bulles, d'être complètement désséchée ou au contraire de me sentir mouillée d'outrageuse façon, et dont les symptômes n'ont pas de lien direct avec des infections, des allergies ou quoi que ce soit de documenté, qui me permettrait enfin de dire: "Je souffre de telle maladie, et voilà ce que je peux faire maintenant pour me traiter sérieusement".
Je me sens cependant un peu moins seule, et je vais probablement m'inscrire comme membre de l'association. Groupe très peu connu encore des praticiens, et dont les objectifs sont de faire connaître la vulvodynie aux médecins qui, souvent, se sentent impuissants si ce n'est complètement indifférents face à ces femmes qui souffrent de leur sexe, et de soutenir celles-ci dans leur cheminement personnel.