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Aide au développement : bataille perdue pour 2010

Publié le 28 novembre 2009 par Dominique Lemoine @lemoinedo

Dans quelques jours maintenant, le sommet de Copenhague....
Notre président, à  grand coup d'émissions de CO2 parcourt la surface de la planète donnant son approbation par ici, sa critique par là comme si nous étions le meilleur élève de la classe !
Les négociations préparatoires de Copenhague montrent que le sommet accouchera probablement d'une souris et pour cause : les pays que la richesse a oublié demandent que les pays riches en fassent plus pour leur permettre de sortir de leur misère sans faire exploser la concentration mondiale de CO2.
De dialogue de sourd en promesses non tenues, on peut comprendre que les pays en voie de développement ne cèdent pas "aux roucoulements écologiques" qui promettent tout et qui risquent, comme toutes les promesses déjà faites, d'être oubliées dès que les lampions du sommet de Copenhague seront éteints.
Et ces pays ont raison d'être prudents et de ne pas écouter les "chantres" d'un professionnel de la communication et du marketing comme celle du Président Français qui se permet même de critiquer Obama lors de sa "virée brésilienne".
J'en veux pour preuve un fait : le décalage insoutenable entre les discours de la France et ses actes dans le domaine de l'aide aux pays en voie de développement.
Prenons le budget 2010 par exemple, l'Assemblée Nationale a officialisé par son vote de renoncement de la France à l'une de ses promesses maintes fois réitérées lors des assemblées, des colloques, des rassemblements mondiaux : celle de consacrer, d'ici 2015, 0,75% de notre richesse nationale à l'aide publique au développement (APD) avec un premier pallier fixé en 2010 à 0, 51%.
C'était l'objectif du "Millénaire" de l'ONU pour la lutte contre la pauvreté et contre la faim.
Cette aide est minime et comment dire que la France n'en a pas les moyens après le renflouement des banques il y a un an, banques qui remboursent par anticipation et qui recommencent, comme si de rien n'était, à verser des primes déraisonnables à ses traders.
Mais le pire dans cette affaire, c'est que le chiffre annoncé dans le budget 2010 de  0,44% est surévalué, il ne constitue en rien une action structurante capable d'être un levier de développement de lutte contre la pauvreté et la faim. Ce chiffre est construit à partir d'une multitude de petites lignes que l'on vient "agglomérer" pour le rendre présentable.
Il y a donc de quoi être en colère car on n'a pas le courage de montrer notre renoncement et on cherche à faire illusion. Mais pendant ce temps, la pauvreté s'amplifie et la faim fait chaque jour davantage de victimes alors que le monde a les moyens, financiers d'éradiquer vite, très vite cette pauvreté.
Et cette indifférence ne touche pas que la France. Lors de l'ouverture du sommet de la FAO, aucun chef d'état, hormis le pays invitant, n'a daigné faire le voyage pour montrer son implication dans la lutte contre la famine.
Je ne sais pas ce que laissera notre civilisation derrière elle...
Si dans notre trace pouvait s'inscrire "éradication des famines" alors le combat mérite d'être livré.
Dominique Lemoine

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