Nicolas Sarkozy prend du poil de la bête, expérience oblige! Longtemps cornacé par ses conseillers, dont Henri Guaino au premier chef pour le meilleur mais surtout pour le pire (le discours de Dakar), il n'a guère eu les moyens, ni l'envie de laisser libre-court à sa plume jusqu'à aujourd'hui
Nous ne connaissons donc de lui que l'image qu'il peut donner lors de ses sorties quotidiennes par médias interposés mais également par le filtre déformant de la cour qui est s'est désormais constituée autour de lui.
Il semble impensable qu'il soit en mesure un jour d'écrire lui-même le texte d'un de ses discours, en effet c'est très certainement pour lui une tâche subalterne. Il était donc impossible jusqu'à présent de cerner la profondeur de ses convictions.
Depuis l'affaire Dany Boon, il en est tout autrement. L'aisance acquise par ses nombreuses interventions l'incite désormais à "se lâcher". Et ce que l'on voit est bien peu reluisant.
Le rassembleur de tous les Français se lâche à nouveau
Celui qui s'est voulu en mai 2007, le rassembleur de tous les Français, vient de trahir très largement cette parole hier. En effet, celui-ci est intervenu au conseil national de l'UMP, réunis en conclave pré-régionales, rompant ainsi la tradition Elyséenne de ses prédécesseurs. On peut donc comprendre le courroux de ses adversaires de voir un président, en principe impartial, se jeter corps et âme dans cette bataille électorale.
Il a donc réalisé la performance, digne d'un Frédéric Lefebvre, de prendre à partie trois partis politiques d'un coup devant près de 2000 cardes du parti qui en redemandaient. Les électeurs du PS, des verts et du Front national apprécieront sans doute cette prise de position à sa juste valeur.
il s'en est d'abord pris au PS et à Martine Aubry coupable selon lui "d'agiter le chiffon rouge, à trois mois des élections régionales, pour faire remonter le Front national". "Lorsque je vois, qu'une personne pour qui j'ai du respect (...) appelle à la régularisation massive des sans-papiers, est-ce que vous croyez que je n'ai pas compris la manœuvre ?
Il s'en est pris également aux verts avec une : "stratégie invraisemblable de la décroissance".
et indirectement au front national, qui reprendrait des électeurs à l'UMP (il est permis ici de franchement rigoler) de part les déclarations irresponsables de Martine Aubry.
Le propos prête à sourire certes mais il est limpide, quoique allambiqué. Il est cependant tenu par le président de la république.
je me demande si les intentions de vote pour l'UMP qui sont en baisse depuis près de deux mois ne vont pas continuer à décliner. L'UMP est en effet crédité de presque 28 % des intentions de votes, contre presque 31 % en octobre.
Bref, un "Sarkozy sans notes de ses conseillers" est aux élections, ce qu'est le dernier verre pour un conducteur rentrant chez lui la nuit. Plus petit multiple commun semble bien être le qualificatif le plus adapté au Sarkozy d'hier.
Allez bonne chance les gars pour les régionales, j'y est mis du mien, semble t'il dire aux candidats UMP pour les régionales.