Je poursuis ma grande enquête dans le monde des éditocrates avec un entretien de blogueur en compagnie d'Eric Zemmour.
LPCI : Bonjour monsieur Zemmour, je suis ravi de vous rencontrer.
EZ : Enfin, vous voilà ! Eh bien nous alllons donc pouvoir discuter d'internet et des blogs. Puisqu'on m'a dit que vous étiez blogueur, n'est-ce pas ? Vous n'allez pas commencer en niant la vérité ?
LPCI : C'est exact et je voudrais...
EZ : Figurez-vous que j'ai lu avec attention votre blog, d'un bout à l'autre, c'est pourquoi vous ne pourrez pas me reprocher de parler de choses que je ne connais pas, je suis quelqu'un de sérieux et quand je fais quelque chose je le fais consciencieusement.
LPCI : Mais il y a des heures de lecture et des milliers de pa...
EZ : Soyez poli, je ne vous ai pas interrompu, laissez-moi poursuivre mon raisonnement et vous pourrez répondre après quand j'en aurai fini.
LPCI : Mais, normalement, c'est moi qui dois...
EZ : Décidément, c'est une manie chez vous que de ne pas vouloir prendre en compte l'opinion de vos contradicteurs. C'est fort dommage, parce que j'allais commencer par dire tout le bien que je pense de votre blog.
LPCI : Ouf !
EZ : Oui, il est relativement bien écrit, notez que je dis relativement parce que je ne crois pas qu'il soit vraiment bien écrit. Vous commettez peu de fautes d'orthographe par rapport à ce que font tous les autres blogueurs, vous relevez des erreurs historiques ou grammaticales ici et là, on peut s'y instruire en s'amusant, tout cela est relativement bien mais ce n'est pas votre métier et vous avez tort de vous en prendre aux vrais professionnels qui savent écrire et raisonner pour le bien de tous. Maintenant que j'ai amplement montré que je n'en pensais pas de mal, j'ai le regret de vous le dire, et croyez que je le déplore, mais votre Petit Champignacien illustré, c'est de la sous-culture.
LPCI : Gaspation !
EZ : Vous voyez, vous venez de vous trahir par ce cri qui montre où sont vos références : dans cette sous-culture qu'est la bande dessinée ou les textes dits humoristiques. Vous ne pouvez pas me dire que Charlie Schlingo était un grand artiste de la taille d'un Michel-Ange ou d'un Hugo, mais c'est tout ce que vous trouvez à me sortir.
LPCI : Menfin... de la sous-c...
EZ : Qu'il n'y ait aucun malentendu entre nous, je ne méprise pas du tout la sous-culture. Moi-même, j'ai lu Fripounet et Marisette quand j'étais petit. J'ai dévoré les aventures de Oui-Oui et de Winny l'ourson, mais j'ai grandi depuis, moi. Or il semblerait que vous soyez resté encore en enfance, dans ce monde de la sous-culture et de la sous-littérature. Et j'en viens à mon reproche principal, ce ne serait pas grave si cela se contentait d'être un divertissement, mais vous prétendez faire au nom de cette sous-culture la morale à des gens qui ont parfaitement le droit de s'exprimer puisqu'ils ont été choisis par des rédacteurs en chef ou des directeurs d'antenne.
LPCI : Sac à papier ! C'est...
EZ : Voyez donc, vous ne savez vous exprimer qu'en éructant des jurons venus de la sous-culture et vous ne pouvez développer un argument raisonnable et logique. Mais poursuivons, ce qui me dérange le plus dans votre blog et dans internet en général, c'est que l'on y voit la manifestation totalitaire de la pensée unique, celle qui veut nous imposer à nous autres éditorialistes des idées peu démocratiques. Je vois, en effet, que vous êtes pour une réforme de l'orthographe. C'est un peu facile quand on est enseignant de lettres de prendre une telle posture de bisounours afin de nier la baisse de niveau de l'enseignement par votre faute à vous et à vos semblables.
LPCI : Blood'n'guts, c'est que...
EZ : Un autre point intéressant, c'est que vous êtes pour la féminisation des noms de métiers et de fonctions. Mais avez-vous songé une seule fois que jamais la femme ne sera l'égale de l'homme et que vous travaillez en fait à la dévirilisation de tous les autres hommes ? Que l'on soit bien d'accord, je ne méprise pas du tout les femmes, mais je crois qu'elles ne sont pas naturellement rattachées à des métiers et des fonctions, leurs tâches doivent être seulement d'intérieur. Vos propos ne sont pas seulement inconséquents, ils mettent en péril l'organisation naturelle de notre société.
LPCI : Bloody Hell ! J'ai...
EZ : Ne m'interrompez pas, j'ai respecté votre liberté de parole jusqu'à présent. Je constate d'ailleurs que vous jurez souvent en anglais alors que vous prétendez combattre la place de l'anglais en France. Certes, vous francisez des mots comme "blogue" en adoptant le modèle québécois - qui n'est pas du tout le meilleur, soit dit en passant, puisqu'il n'exprime pas l'identité nationale française -, mais en fait vous êtes au service de la pensée unique américaine. C'est bien ce que je vous reproche, vous ne pouvez que vous contredire puisque vous n'avez pas adopté mes valeurs naturelles. Je n'ai aucun mépris pour les Américains, que les choses soient claires, mais en fait vous trahissez ainsi ce qui est le fond de votre pensée : le politiquement correct venu justement des Etats-Unis. Vous êtes et vous voulez politiquement correct, or c'est une abomination contre l'ordre naturel des choses.
LPCI : Damned ! Mais...
EZ : Il faut dire les choses comme elles sont, je suis désolé d'être aussi dérangeant, mais le politiquement correct tellement répandu sur internet empêche les personnes vraiment qualifiées - comme Alain Finkielkraut, Ivan Levaï, Jacques Séguéla, Frédéric Lefebvre, Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Alain Duhamel - de s'exprimer complètement et sur le fond à propos de sujets que le commun des mortels ne peut pas comprendre sans elles. Vous nuisez gravement à la liberté d'expression en relevant leurs erreurs et en utilisant le rire comme arme afin de rallier des esprits faibles. C'est vraiment trop facile. On est vraiment dans le domaine de la sous-culture où tout doit être caricaturé et dénaturé. Comment maintenir dans ces conditions une civilisation démocratique si chacun peut donner son avis et peut démontrer l'erreur de ceux qui doivent commander par nature ?
LPCI : Bof... Il devait y avoir une chou...
EZ : Une choucroute chez moi ? Mais vous n'y pensez pas ! C'est le plat des bobos par excellence. Tout le monde sait que les bobos aiment la choucroute, le politiquement correct et les Etats-Unis. Quand j'ai appris votre demande, j'ai tout de suite su où vous classer de manière définitive. Les bobos sont les staliniens d'aujourd'hui et ils veulent exterminer toutes les élites qui tentent de sauver la civilisation naturelle !