On y est. Le grand jour. Celui du "big match" entre la France et la Nouvelle-Zélande, dans le chaudron du Stade Vélodrome. Une enceinte "chaud - bouillante", un Haka en blanc (une première ou presque) dans une ambiance chauffée de même et, on l'espère, une empoignade homérique.
A ma gauche, les Blacks, meilleure équipe du monde au ranking IRB, pas au mieux, dit-on, mais qui a quand même battu les Gallois et les Anglais chez eux, excusez du peu. A ma droite, le XV de France, en bleu sombre, éclatants de santé face aux Boks il y a quinze jours, promenant les Samoans à leur guise au Stade de France la semaine dernière. Un pack aux tisons, et des envies de Noël avant l'heure.
Bref, on est confiant, côté bleus.
Mince, c'est pas comme ça que cela se passe, habituellement. Rappelons les fondamentaux, contre les Blacks : une sainte trouille, l'envie de ne pas passer à la moulinette, et aux armes citoyens !
On s'inquiète donc un peu. Mais pas trop quand même. Car nos tricolores ont envie de se la faire, cette série victorieuse. Deux cadors en quinze jours. Et une petite annonce passée dans Le Monde du rugby : équipe en devenir cherche victoire en Coupe du Monde...
Mais ne nous égarons pas dans l'ovalique fiction. Ce soir, en face, la bande à Richie ne voudra pas verser son écot à la confiance tricolore. Et Dan Carter, qui fut en son temps l'analyste video le plus cher du rugby français, est de retour aux manettes : le stratège des Blacks, la boussole qui oriente le jeu des hommes en noir, ne se privera pas de renvoyer les bleus dans leur camp et d'animer une ligne d'attaque forcément moins palichonne qu'il y a quelques mois à Dunedin.
Ce soir, on saura. Si ces bleus sont vraiment taillés pour l'exploit.
Et si nos rêves peuvent commencer à se prendre pour un début de réalité...