On pourra toujours gloser sur l'impunité dont jouit Richie McCaw où les trop nombreux ballons rendus par les bleus, rien n'y fera. Ce soir, les Néo-Zélandais étaient vraiment les plus forts.
Leur large succès (39-12) n'est pas contestable. Il aurait même pu être plus lourd si les Français n'avaient pas opposé une défense désespérée jusqu'au terme de la rencontre aux offensives des "Blacks" dont le maillot blanc, assez quelconque au demeurant, fut étrainé de la meilleure des manières par les hommes de Graham Henry.
On le pressentait, et cela s'est confirmé : le retour de Dan Carter à l'ouverture a apporté un incommensurable plus aux All Blacks. A Marseille, l'éphémère Usapiste a transformé tous ses ballons en pépites, offrant à ses trois-quarts des occasions innombrables de briller.
Côté Français, on n'a pas retrouvé l'intensité vue face aux Springboks. Au passage, et sans rabaisser la performance Irlandaise, la défaite des Boks à Dublin confirme sans doute que le beau succès d'il y a quinze jours doit être quelque peu relativisé.
Face aux Blacks, le pack tricolore avait pourtant bien commencé, infligeant à son homologue de jolies reculades en mêlée. Et le huit de devant a fait globalement jeu égal en touche. C'est dans le jeu courant, et dans les rucks que les coéquipiers du poison McCaw ont fait la différence.
La charnière
française a souffert de la comparaison avec la paire
Néo-Zélandaise. La faillite au pied de Julien Dupuy a par ailleurs
empêché les bleus de coller au score, laissant celui-ci enfler
inexorablement. En ne parvenant pas à conserver le ballon ou, pire,
en le rendant trop rapidement, les attaquants tricolores ont offert
des rampes de lancement à leurs adversaires qui ont souvent franchi
le premier rideau, créant des brèches dans la défense français
pourtant héroïque (Dusautoir, comme toujours...) mais impuissante à
cinq reprises à empêcher l'essai.
Ce qui inquiète, c'est le sentiment que le XV de France n'a pas vraiment raté son match.
C'est dire combien les All Blacks, qu'on présentait comme en perte de vitesse, ont démontré leur supériorité. Les grandes équipes ne meurent jamais disait Colin Meads.
Celle de Nouvelle-Zélande vous salue bien.