J’y reviendrais en détail car c’est bien évidemment monstrueux et emblématique du prétendu «progrès» - version verlan ! - que ne cessent de nous chanter les thuriféraires de l’ultralibéralisme. Privatiser des services publics essentiels, les mettre en concurrence au niveau européen voire international avec des fournisseurs qui ne produisent rien – sauf des bénéfices pour leurs actionnaires ! – et laisser le parc de centrales – nucléaires ou non – se dégrader à tel point qu’au moins 30 % des installations sont hors service à l’orée de l’hiver…
Les vieux, les nourrissons et les malades apprécieront tout particulièrement. Pour le reste, comme beaucoup de ma génération, j’ai été élevée sans grand confort dans les années 50 et j’en ai connu bien d’autres à la campagne ou en haute montagne. On se couvre plus et c’est marre.
J’en reviens à ma tête de Turc favorite. Je vais commencer par le plus beau, du moins pour la puriste !
Je lis sur le Figaro que Lefebvre répond sur le secret défense question qui agite le Landerneau politique et notamment à l’UMP où certains n’ont pas vraiment envie de voir certaines «affaires» ressurgir, Charles Pasqua ayant sans nul doute beaucoup de munitions dans sa besace… Pas content, mais pas alors content du tout d’être sous la menace d’une peine de prison à laquelle il croyait échapper.
Encore n’aura-t-il pas connu le sort du sieur Falcone, passé direct de la case tribunal à la case prison ! Il a déjà suffisamment «touché» les dividendes de la case départ pour que l’on ne pleurât pas sur son sort… qui me réjouit bien au contraire. C’est tellement rare que les crapules qui gravitent dans les allées du pouvoir – quel qu’il fût – soient pris par la patrouille.
S’exprimant sur I-Télé, Frédéric Lefebvre remarque : “Sur le secret défense, il y a une règle, c’est la justice qui demande (sa) levée (…) “Et donc, si la justice le demande, ce sera examiné. Cela devra être examiné par les ministres compétents”… Jusque là, rien à dire mais c’est la suite qui se transforme en joli pataquès… Frédéric Lefebvre étant visiblement plus que fâché avec la syntaxe !
«Mais c’est pas ni – c’est moi qui souligne ! - à des parties civiles, ni à des avocats, ni à des journalistes de demander la levée du secret défense alors qu’on ne connaît même pas le détail des sujets sur lesquels il pourrait y avoir secret défense”…
Il précise que, s’agissant de «l’Angolagate», le président Sarkozy n’était pas concerné par la période concernée… Voire !
Il me semble aussi brouillé avec l’histoire et la chronologie qu’avec le bon usage du français… En effet, la vente illégale d’armes au gouvernement angolais du président Dos Santos – pour un montant de 790 millions de dollars – remonte à 1994. Or, à cette époque Jacques Chirac s’était mis «en réserve de la République», sachant très bien qu’une nouvelle «cohabitation» avec François Mitterrand lui serait tout aussi défavorable que la première (1986-88). Il avait envoyé Edouard Balladur au «casse-pipes».
Nicolas Sarkozy était ministre du budget du gouver-nement Balladur et porte-parole du gouvernement… Exactement comme pour l’affaire des sous-marins vendus au Pakistan et les tragiques retombées du Karachigate – dont il faudra reparler pour que ce «scandale d’Etat» ne soit pas à nouveau enterré ! – à qui fera-t-on croire que Nicolas Sarkozy n’était pas au courant ? Wait and see…
D’autant que dans toutes ces «affaires» - Angolagate, vedettes de Taiwan et Karachigate – on trouve sinon l’unité de temps, de lieu et d’action prônée au XVIIe siècle pour le théâtre classique, du moins à peu près les mêmes personnages, intermédiaires louches sur fond de rivalités entre dirigeants des grandes sociétés d’armement et d’équipement électronique militaire.
Si Pasqua lâche les bombes qu’i prétend détenir ça risque d’éclabousser du beau linge. Prenons date et retenons nos fauteuils, «Attention, mesdames, messieurs, le spectacle va commencer» chantait Michel Fugain à l’époque du Big Bazar et suivons l’autre Nicolas (Boileau) : «Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli. Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.». De lui, ajoutons : “Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose”. Illustration de la règle dite de “bienséance”… Acceptons-en l’augure puisque jusqu’à présent c’est plutôt «on nous cache tout, on nous dit rien»… Le «secret défense» est la providence des barons voleurs et des théoriciens du complot.
Je ne sais si Frédéric Lefebvre plaidera avec le même beau langage puisque à défaut de grives, il mange des merles : Faute de ministère, Frédéric Lefebvre devient avocat titre le Monde, sur lequel j’apprends qu’il vient de prêter serment comme avocat, bénéficiant des dispositions permettant de faire valoir titres et expérience sans passer par la case Ecole nationale de la magistrature – tronc commun avec les futurs magistrats - et CFA (centre de formation des avocats). S’il est aussi doué que pour le reste, ça va être du propre !
Je remarque que lui aussi se spécialise dans le droit des affaires et devrait rejoindre un cabinet américain. Marrant, pour quelqu’un dont la fiche sur Wikipedia indique qu’il avait opté pour le droit public… C’est dire qu’il risque d’avoir de grosses lacunes en droit privé, sans parler des très importantes questions de procédures qui ne s’enseignent qu’en 4° année de droit, à condition d’opter pour le droit civil.
Comme j’ai beaucoup de munitions dans mon carquois je vous propose de retrouver notre héros dans deux épisodes. A suivre…
.
Frédéric Lefebvre : mensonges & fantaisies comptables contre la «malhonnêteté intellectuelle» de René Dosière
Frédéric Lefebvre : du «petit roquet» au chien de garde en passant par Reservoir Dogs ?