Le narrateur, Eric Davidsen, psychiatre divorcé, et sa sœur Inga, veuve récente d’un écrivain célèbre, découvrent la lettre qu’une femme a jadis adressée à leur père. Celui-ci aurait été impliqué dans une mort mystérieuse. Ils n’auront de cesse de découvrir qui était cette mystérieuse correspondante et de quel événement il s’agissait. Mais chacun a ses propres problèmes dans une Amérique traumatisée par les événements du 11 Septembre survenus quatre ans plus tôt et la recherche se prolonge indéfiniment et souvent s’égare et le lecteur avec !
Autant j’ai aimé les premières pages du livre et beaucoup d’autres encore par ci, par là, autant je suis déçue par l’impression d’ensemble que j’en retire ! Je regrette de n’avoir pas abandonné ma lecture. J’ai espéré trop longtemps que toutes les histoires se réuniraient à un certain moment, qu’on découvrirait suffisamment tôt le secret du père pour que les histoires concernant son passé et celles du présent de ses enfants se rejoignent enfin ! Je me suis lassée et j’ai perdu le fil de la narration à plusieurs reprises. Seule m’a vraiment intéressée l’histoire des deux locataires du narrateur, Mirandaet son adorable petite fille Eggy mais elles sont restées jusqu’au bout des personnages secondaires !
Non, je l’avoue, je n’ai pas aimé ce livre malgré le plaisir que j’ai pu trouver à lire certains très beaux passages et à suivre quelques personnages attachants mais je n’aime pas les livres décousus où il faut faire trop d’efforts pour suivre le fil de l’histoire ! Immigration, importance du passé, secrets de famille, rêves, santé mentale, rôle de la mémoire et de la solitude, trop de thèmes sont abordés à la fois qui en font un livre trop ambitieux sans doute! Je n'en garderai pas un bon souvenir!
Première page :
« Je crois que nous avons tous des fantômes en nous, et que c’est mieux s’ils parlent que s’ils restent muets. Après la mort de mon père, je n’ai plus pu lui parler en personne, mais je n’ai pas cessé d’avoir avec lui des conversations dans ma tête. Je n’ai pas cessé de le voir dans mes rêves ni entendre ses paroles. Et pourtant c’est ce que mon père n’avait pas dit qui a pris un moment possession de ma vie. »
Elégie pour un Américain par Siri Hustvedt (Actes Sud, 2001, 394 p.) Traduit de l’américain par Christine le Bœuf. Titre original : The Sorrows of an American