Il avait été accusé d'incitation à la haine raciale pour une caricature dans laquelle Jean Sarkozy, qui aurait pu se convertir au judaïsme, peu après son mariage avec la fille Darty. Eh oui, on n'a rien sans rien. Mais voilà, la LICRA, qui avait attaqué s'est pris un retourné de la part de la justice, puisque la cour d'appel de Lyon a invoqué un vice de procédure et annulé la poursuite.
Siné, alias Maurice Sinet, âgé de 80 ans, n'était pas présent durant le verdict, mais s'avoue soulager, gardant cependant une petite rancoeur contre ceux, Philippe Val en tête, qui « ont voulu m'abattre ». On se souviendra qu'en effet, l'intéressé avait été particulièrement impliqué dans cette histoire : « Pour moi, la liberté d'expression est au service de la liberté. Elle ne doit pas stigmatiser des personnes en raison de leur religion. »
Mais pour Alain Jakubovicz, la décision de la cour d'appel n'est qu'un moyen de ne pas trancher. En fait, la justice n'aurait fait que botter en touche dans le cas présent, et finalement, l'avocat n'est pas satisfait, loin de là de la décision. Un comportement que la défense trouve « pathétique », estimant que la partie adverse s'est enfermée dans un rôle qu'elle entend tenir jusqu'au bout, au risque de passer pour ridicule. Mais cela n'empêchera pas Me Jakubovitcz de se pourvoir en cassation face à une cour qui a « botté en touche ».
Durant le passage au correctionnel, Fernand Schir, le président avait déclaré : « Le tribunal considère que (Siné) s'est autorisé à railler sur le mode satirique l'opportunisme et l'arrivisme d'un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique ». « Les lecteurs de Charlie Hebdo sont éclairés et habitués aux provocations de style satirique, d'où une certaine tolérance », ajoutait-il.
Entre temps, on se rappellera que Philippe Val, qui avait fait virer Siné de Charlie Hebdo à l'époque, s'est retrouvé... à la direction de France Inter.