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France-Irlande: à deux doigts de la rédemption

Publié le 25 novembre 2009 par Delits

thierry henrySouvenez-vous : mercredi 18 au soir, 21h , l’équipe de France de football entrait sur la pelouse du Stade de France pour disputer le match retour du barrage qui l’opposait à l’équipe nationale d’Irlande. Une équipe à laquelle les Français semblaient avoir du mal à s’attacher, dirigée par un sélectionneur que les 60 millions de spécialistes que compte le pays voyaient chanceler…

Un peu plus de deux heures plus tard, le match accouchait d’une victoire jugée imméritée et d’une polémique violente : la validation du but d’Henry par l’arbitre renvoyait de valeureux Irlandais regarder la coupe du monde 2010 devant leur poste de télévision.

Triste évolution pour une France du football qui porte en elle-même les symboles de la société française : des courageux Stéphanois, si simples et pourtant espoirs de tout un peuple pendant une décennie à Platini, égérie du savoir-faire à la française en passant par les victoires en coupe d’Europe des clubs des années 90 et de cette France qui avance, et surtout la victoire des Blacks-Blancs-Beurs de 1998, chantres de la réussite des politiques d’intégration en France. Désormais elle aura également la main fatale de Thierry Henry… image d’une France qui gagne sans gloire et sans éthique.

Pour toute équipe de football, la qualification à une coupe du monde n’a de sens que si elle se fait dans le plus grand respect des règles et si les équipes sélectionnées en fin de parcours représentent bien celles qui ont le plus mérité. A ce titre le divorce semble aujourd’hui consommé entre une équipe qui ne semble pas digne de sa qualification, à cause de son niveau et des circonstances de jeu, et une opinion publique qui ne se reconnait pas dans le parcours de son équipe nationale. D’après un récent sondage OpinionWay pour Stade 2, 81% des Français estiment que la qualification pour le Mondial n’est pas méritée, tandis que 88% jugent qu’Henry n’aurait pas dû contrôler le ballon de la main.

A l’inverse des héroïques Zidane, Kopa ou Boli, Domenech catalyse ce désamour entre les Français et leur équipe nationale et symbolise cette France que l’on n’aime pas, cette France qui gagne sans briller, à la lecture d’un règlement international disant que les instances du football ne reviennent pas sur un fait de jeu quelque soit son importance. Comment s’étonner aujourd’hui que 65% des Français interrogés souhaitent son départ ?

Car en bons Français on aurait pu attendre beaucoup plus de cette équipe de France. Qu’elle joue bien et se qualifie sans coup férir, évidemment. Mais surtout qu’elle devienne le symbole de la défense des valeurs du sport. En se battant pour obtenir que le match soit rejoué, elle aurait fait passer un message fort à chacun des Français qui l’a supporté, et regagné l’estime de tout un peuple.

Maintenant que l’occasion est passée, espérons que la qualification n’aura pas été vaine. Pour Domenech et les siens, un bon parcours en Afrique du Sud est la dernière chance de rédemption.


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