Selon une étude menée par Markess International, intitulée "Dématérialisation de factures - Enjeux français et européens", le chiffre
d'affaires des éditeurs de logiciels et autres prestataires sur le marché de la facturation électronique s'élève à 400 millions d'euros en 2009. Il s'agit d'une augmentation de 21% par rapport à
2008 qui avait enregistré 330 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Le bureau d'étude prévoit une hausse annuelle de 29% entre 2009 et 2011.
Toutefois, la dématérialisation des factures reste marginale en France et même sur le plan mondial. Son développement est principalement entraîné par les grands acteurs tel que Carrefour dont 80%
des factures sont actuellement dématérialisées avec valeur fiscale.
Le principal attrait de la facturation électronique est bien évidemment la diminution de son coût de traitement, lié à l'accélération des processus comptables et financiers, maximalisé lorsque la
dématérialisation est fiscale. De plus, cette dématérialisation a également un impact positif sur l'image de l'entreprise qui apparaît dès lors comme eco-responsable.
Il existe différents types de dématérialisation des factures :
- Un transfert ordinaire au format papier. Cette facture papier sera numérisée chez le destinataire. Dans ce cas, seule la facture papier conservera le caractère légal
- Le couplage d'une facture papier et d'un flux EDI qui sera inséré automatiquement dans le système d'information du destinataire
- La dématérialisation fiscale. Dans ce cas, il n'y a plus de facture papier et tous les échanges se font de manière numérique.Cet échange peut concerner autant des factures non-structurées (PDF signé retraité manuellement) que des flux structurés (par exemple au format EbXML), avec divers intermédiaires (PDF signé accompagné d'un flux XML de métadonnées traité automatiquement, lecture automatique du PDF pour insérer son contenu dans le système informatique...)
Actuellement, aucune procédure n'est réellement normalisée pour la facturation électronique à valeur fiscale propre (sans double papier). Des formats comme EbXML font partie des formats qui peuvent être choisis, parmi d'autres. Des plates-formes de prestataires comme celles d'Accelya ou de B-Process peuvent servir de pivot entre entreprises utilisant nativement des formats différents de factures électroniques. Lorsque les factures doivent, en plus, franchir une frontière, même au sein de l'Europe, il convient de se préoccuper également de la valeur du certificat de signature électronique utilisé dans chaque pays. Là encore, les plates-formes d'intermédiation permettent d'externaliser le problème. Les entreprises ayant répondu à l'enquête Markess International sont surtout intéressées par une dématérialisation des factures avec nos grands partenaires commerciaux habituels : Belgique, Espagne, Grande Bretagne, Allemagne et Italie. Dans plus de la moitié des cas, une dématérialisation des factures impactant plusieurs pays au sein d'un groupe est gérée à partir d'un seul pays, souvent le pilote initial. Les deux autres cas, des projets multiples non-coordonnées ou des projets multiples coordonnés, se répartissent à peu près équitablement. La standardisation des procédures et des technologies est une clé essentielle du succès de ces projets internationaux, à côté de la très forte implication de la direction générale pour l'imposer.