Je me demandais quel billet je pourrais bien écrire aujourd'hui et je l'ai trouvé grâce à... Frédéric Lefebvre de l'UMP ! Cet homme est une mine en or pour tous les correcteurs ! Qu'il ne change surtout pas de style, il est parfait dans le registre comique langagier. Comme il écrit maintenant dans Twitter, nous pouvons observer ses erreurs en temps réel. Cela ne concerne pas seulement les erreurs de capitales, de ponctuation, d'accents ou d'apostrophes, mais aussi celles de construction. Il déclare ainsi à 15 h 50 (heure française, Twitter a aussi basculé son fuseau horaire) :
Pour un accueil c'est un accueil ! a très vite
Lorsque j'ai lu ce charabia, je me suis demandé comment il osait défendre l'identité nationale française ! Mais je me suis rendu compte que Google enregistrait quand même 877 résultats réels (à ne pas confondre avec les résultats de la première page). Bien entendu, c'est employé surtout dans des blogues du genre girlie ou entrepreneur dans l'e-bizness qui veulent se démarquer du @+ ou à plus branchouillards pour à plus tard. Mais enfin, un simple "à bientôt" aurait été suffisant. Un "à tantôt" aurait été trop ambigu, vu les différents sens de l'expression dans les provinces françaises, cela veut dire "à plus tard" ou "à demain". Cela doit lui paraître plus branché de mal s'exprimer, mal se coiffer et mal nouer sa cravate.
En fouillant mieux Google, je m'aperçois que c'est une expression orale québécoise (720 résultats réels avec le mot Québec). Donc, oui, Frédéric Lefebvre parle bien le français, mais un français qui n'est pas de son pays (avec ses villages, ses clochers, ses monuments aux morts surmontés de fiers poilus ou coqs gaulois), un français venu d'ailleurs et d'abord de la Toile ! Il n'aurait pas connu cette expression sans Internet (et moi non plus d'ailleurs). Comme il semble se convertir au parler populaire québécois, je propose une mesure fort simple et fort salubre : le délocaliser à Montréal ! Faisons don de Frédéric Lefebvre à nos cousins bien aimés... Ils nous en seront fort reconnaissants, j'en suis sûr. Ils sauront l'apprécier à sa juste valeur.