Dans un marché où les opérateurs américains étaient absents pour cause de jour férié (Thanksgiving Day), le moratoire de 6 mois annoncé sur des engagements d'une agence de développement
de Dubaï a créé une petite onde de choc.
Dubaï World, affilié et soutenu par le gouvernement local a en effet fait part d'un report du paiement d'une dette immobilière de la compagnie Nakheel LLC de 3,5
milliards $ à régler normalement le 14 décembre prochain au 31 mai 2010 pour mener à bien des restructurations.
L'agence de notation internationale Moody's dégrade dans la foulée 6 sociétés dans le giron de l'Etat.
Le coût pour se couvrir contre un défaut de Dubaï a augmenté de près de 100 points de base à 534 ce qui le situe dorénavant sur le marché des CDS en 6 ème position des défauts les plus probables
entre la Lettonie et l'Islande (tableau ci-dessous)
Source : CMAvision
Le rapport de force a tourné très rapidement en faveur des baissiers avec un flot continu de ventes - certes dans des
volumes restreints - qui a fait volé en éclats l'ensemble des supports intraday et journaliers. Seule la zone des plus bas du 20 novembre dernier à 3 720 points équivalent à celle du gap du 9
novembre a été défendue provisoirement, soit le support de la zone d'incertitude identifiée depuis plusieurs jours.
La fin de séance débouche sur une sortie de cette zone et le retour sur le support suivant avec la moyenne mobile moyen terme sur laquelle le CAC 40 affiche un score négatif de 3,41 % à
3679,23 points.
Demain les marchés américains ré-ouvrent pour une séance écourtée dans une configuration qui offre désormais sous la
position actuelle et 3 650/60 des supports beaucoup plus espacés et assez peu nombreux avant l'oblique descendante sous 3 500 points, mis à part le gap haussier 3 607,86 / 3 611,97 du 4
novembre dernier.
A la hausse, 3 720 constitue le niveau de reprise d'appui potentiel pour les haussiers.
Plus fondamentalement, la nouvelle pose le risque de voir l'Etat de procéder à d'autres restructurations de ce
type pour la totalité d'une dette (capital ou principal + intérêts) alors que les défauts en 2008 qui ne concernaient que l'Equateur et les Seychelles ne portaient que sur les
intérêts.
Il ne s'agit pas d'une obligation gouvernementale directement mais la nouvelle affecte via la notion de groupe en
terme de solvabilité l'Etat de manière proche.
Enfin en pareil cas, "le jeu" habituel du marché est de s'enquérir rapidement évidemment des entités touchées par le défaut/report, les banques publiant notamment leur exposition pour
rassurer entre autres éléments de ce type, ceci participant à l'ambiance générale de défiance du moment.
Les valeurs liées à l'immobilier (Lafarge, Saint Gobain) et les financières (AXA, SG, Dexia, Crédit Agricole) accusent
des pertes qui vont de 5 à près de 7 %.