En premier lieu, le président de la république a annoncé que toutes les cultures d'organismes génétiquement modifiés (OGM) seraient suspendues "en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une nouvelle instance". Le groupe d'experts concerné devrait voir le jour d'ici la fin de l'année.
Par ailleurs, le président s'est engagé à "étudier la création" d'une taxe "climat-énergie" sur les énergies fossiles. Néanmoins, Nicolas Sarkozy a précisé que cette taxe ne pourrait être envisagée qu'en contrepartie "d'un allègement de la taxation du travail". En effet, le chef de l'Etat s'est dit opposé à une fiscalité écologique supplémentaire qui pèserait sur les ménages et les entreprises. Il a par ailleurs suggéré qu'une telle taxe soit décidée au "niveau européen". Dans les six mois, il propose ainsi à l'Union européenne "la possibilité de taxer les produits importés de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto".
Nicolas Sarkozy a demandé à Michel Barnier de réfléchir sur un plan de réduction de 50 % de l'usage des pesticides, dont la nocivité à l'égard de l'environnement est connue. Il souhaite qu'une proposition soit émise par le ministre de l'agriculture d'ici un an, pour une mise en application au cours des dix prochaines années. En parallèle, le chef de l'Etat a proposé "d'accélérer la mise au point de substances de substitution".
En termes de fiscalité, le président a annoncé la création d'une "éco-pastille" sur les voitures. Cette nouvelle taxe écologique annuelle permettra de "financer le retrait des vieilles voitures polluantes grâce à une prime à la casse progressive et durable pour aider au rachat d'un véhicule propre".
Enfin, concernant les biocarburants, le gouvernement a demandé qu'un audit soit mené sur leur bilan énergétique et écologique, alors que leur production entre en compétition avec l'alimentation. Confiée à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), cette expertise devra déterminer la part des biocarburants de première génération dans le portefeuille énergétique français. Rappelons que les biocarburants de première génération sont ceux issus de cultures alimentaires : betterave à sucre, blé et maïs pour le bioéthanol, colza et tournesol pour le biodiesel. En parallèle, le ministère de l'écologie a affirmé que la recherche sur les biocarburants de seconde génération sera intensifiée. Ces biocarburants, jugés plus "propres" que ceux de première génération, sont essentiellement conçus à partir de plantes non alimentaires, telles que les déchets issus des cultures agricoles ou de la filière bois, certaines algues marines, ou d'autres cultures dédiées (taillis à croissance rapide).
Une large majorité des participants au Grenelle ont affiché leur satisfaction après l'annonce des mesures prises par le gouvernement. Nicolas Hulot, qui s'est dit "plus que satisfait" par les arbitrages rendus par le président, a ajouté qu'il faudrait néanmoins "rester vigilant" quant à la mise en application de ces décisions.
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Sources : Europe 1 / L'Expansion / Nouvel Obs