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95959, comme une étape sur le Chemin de Compostelle

Publié le 05 novembre 2009 par Jean Carfantan

A chaque étape, je compte les signes et les mots parcourus. Où étais-je en septembre 95 ? En tous cas aujourd’hui, jeudi 5 novembre 2009, 95 95 9… est le nombre de signes atteint.

Pendant plusieurs jours, la marée des contingences a submergé ma volonté d’écrire mes 500 mots/jour mais je sais que je vais rattraper ce temps la semaine prochaine puisque je suis en congés. Je vais en profiter pour maturer encore mes intrigues, les croiser, tâter de tel rythme ou de tel autre — l’enchaînement des événements dans le fil de l’histoire.

Le nombre de mots par jours est une rampe pour guider ma main qui écrit, c’est un repère, un amer dans le fleuve des jours. Le fleuve dans le courant des jours n’aspire qu’à l’estuaire où il s’étend avant de se mêler d’océan et d’infini. Toute la rédaction du livre tend vers cette ouverture intime vers le public. Cette production à atteindre, de 500 mots, me pèse juste assez pour m’aiguillonner et m’empêcher de m’arrêter trop longtemps, m’empêcher de perdre le fil comme je l’ai si souvent perdu dans ma vie. Je me nourris de cette illusion créée de toute pièce, comme quoi il me faut retenir ces 500 mots sur le million de pensées qui me traversent chaque jour et qui me donnent le vertige. Ces pensées sont comme un bruit de fond et elles s’arrêtent pour laisser passer les phrases, pour que j’accueille d’autres mots, des mots enveloppés de silences à tâtons.
Comme sur le chemin de Compostelle, chaque jour quelques kilomètres et, lentement mais sûrement, un jour, on atteint Santiago de Compostelle et le Finisterre.


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