Une église néo-gothique, sombre et froide, polie par les chagrins déversés en ses murs et les prières égocentriques ou altruistes, une église me donne asile le midi contre le froid et la curiosité, contre la société marchande et ses cafés trop chers. Je me mets dans une chapelle à l’est du transept et je déballe mon ordinateur pour écrire mes pages après avoir pris un sandwich et une crêpe dans une boulangerie proche. Je ne fais pas de bruit et ne gêne personne.
Je m’y réfugie les jours où je travaille car dans les locaux professionnels, il m’est difficile d’écrire à l’heure du déjeuner.
Les églises sont vides et se dressent comme des îlots « inutiles » dans cette société utilitariste et matérialiste. D’autres personnes s’y réfugient pour trouver un moment de solitude ou pour avoir un moment d’intimité avec leur divinité. Certains touristes y font du bruit sans conscience avec leurs flashes et leurs clameurs et moi, blotti dans la semi-obscurité, je tapote mon clavier en suivant le fil de ma pensée.
Merci à ces gens qui ont construit cet édifice car, bien que ne pratiquant aucune religion, j’apprécie ce havre au cœur de la ville.