Cela fait longtemps, longtemps que j'ai envie de faire un jeûne. Jusqu'à présent, les circonstances favorables ne s'étaient pas présentées: cela fait cinq ans que je suis enceinte ou que j'allaite, deux des rares contre-indications majeures au jeûne. Alors, en attendant, j'ai décidé de faire une monodiète dans le but de me détoxiquer.
« La détoxication permet à votre corps de se renouveler, de se recharger et ainsi de régénérer votre système digestif surchargé, votre foie, vos reins et autres organes vitaux, renforçant par là même votre immunité. La détoxication agit aussi au niveau émotionnel en éliminant stress, anxiété, colère, mauvaise opinion de soi-même ». (vivre sans toxine, Marie Farquharson). Ça me semblait tentant comme programme.
Les mono diètes, tout comme les jeûnes, peuvent durer de une journée à plusieurs semaines. On choisit un aliment, soit un fruit ou un légume (pomme, raisin, poires, carottes, concombre, etc) soit au choix riz complet, sarrasin, millet ou pomme de terre. Et on ne consomme que cet aliment.
J'ai commencé par une seule journée, et j'ai « mangé des pommes ». J'ai fait cela la semaine dernière.
Deux pommes au petit déjeuner, une à dix heures, deux pommes à midi, une grosse compote au goûter... Au moment du repas du soir, j'étais tellement fatiguée de manger des pommes, je ne pouvais plus imaginer d'en avaler une bouchée de plus, alors je n'ai rien mangé. J'ai passé une nuit excellente et me suis réveillée fraîche comme une rose en n'ayant absolument pas faim, à ma très grande surprise. Du coup, au lieu d'attaquer un solide petit déjeuner comme j'avais pensé le faire, j'ai attendu le repas de midi pour recommencer tranquillement par.... une autre pomme qui me faisait de l'oeil! J'ai eu le sentiment d'être pleine d'énergie, ces deux jours là. J'ai recommencé à manger légèrement le deuxième jour après la pomme du midi, à ma faim... Depuis, je me rends compte que manger véritablement à ma faim, c'est manger au moins un tiers de moins que ce que je consomme habituellement!!!
L'expérience m'a tellement plu que la semaine prochaine j'ai prévu un jeûne de deux jours: une amie ayant accepté de garder mes enfants pendant cette période. En effet, je ne me vois pas jeûner tout en faisant à manger pour les autres, j'aime trop manger et la tentation serait trop forte !
Cette toute petite expérience m'a bien permis de prendre conscience dans mon corps de choses que je savais déjà avec ma tête. A savoir que je mange pour bien d'autres raisons que la faim. Je mange parce que je suis gourmande. (Si j'avais une alimentation beaucoup plus monotone, je mangerais probablement beaucoup moins). Je mange par ennui. Je mange parce que c'est une activité sociale, un moment agréable pour moi, où je me retrouve avec ma famille ou mes amis. Je mange quand je stresse. Je mange quand j'ai peur. Et surtout, je mange quand je suis frustrée... Ça compense... mal. Et aussi, je mange par peur de manquer. Et pour ne pas perdre ! (Je finis toujours non seulement mon assiette, mais aussi celles de mes enfants. De constater que cette nourriture ne me servait à rien, c'est à dire qu'elle était aussi perdue si je la mangeais alors que je n'avais plus faim que si je la jetais, commence à me faire réfléchir! Surtout que souvent, il suffirait de la remettre au frigo pour faire un frichti pour le repas suivant avec...)
Bref, j'ai l'impression que cette toute petite journée m'a fait le plus grand bien et j'attends avec impatience mes deux jours de jeûne dont je vous donnerai des nouvelles s'il y a quelque chose d'intéressant à en dire !