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Santé et climat : les doubles bénéfices de la lutte contre le réchauffement

Publié le 26 novembre 2009 par Jpa

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Les causes du réchauffement de la planète et son existence même sont tojours débattus. Les négateursdu réchauffement sont en infériorité numérique, mais leur voix porte dans le débat. Critiquer sur des bases scientifiques est une chose – saine –, mais les réserves de certains sont souvent employées comme prétexte pour dénigrer le travail des climatologues et comme une raison pour ne pas agir.Quand bien même il n’y aurait pas de consensus entre la grande majorité des spécialistes du climat, quel risque prendrait on à modifier nos comportements ? Posée autrement la question pourrait être : peut-on tirer d’une politique environnementale des bénéfices autres que climatiques ?

A deux semaines du Sommet de Copenhague sur le climat, la revue The lancet a publié mercredi une série de papiers sur les conséquences positives des politiques environnementales sur la santé des populations.

Les chercheurs de l’universiré de la London school of hygiene and tropical medicine ont estimé “l’espérance de vie corrigée de l’incapacité”1 (DALYs, en anglais) en fonction des politiques environnementales qui pourraient être appliquées en Inde et au Royaume-Uni. Il apparaît que, globalement, il y a un gain d’espérance de vie en bonne santé quand une telle politique est instaurée. Il n’y en revanche pas de rapport entre le nombre de tonnes de gaz à effet de serre qui n’ont pas été rejetées et le nombre d’années sauvées.

Dans le secteur de l’énergie domestique par exemple, une des politiques envisagées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en Inde consiste à remplacer les 150 millions de vieux fours où l’on brûle de la biomasse par des fours à faible émission. “En un an, estiment les auteurs, la politique ferait gagner 12 500 [années de vie en bonne santé ou DALYs] pour une réduction de 0,1 à 0,2 mégatonne des émissions d’équivalent CO2 par million de personnes”.

Autre exemple, les transports. Une politique en faveur des transports en commun urbains couplée à une utilisation de véhicules à faibles émissions offre “les meilleurs bénéfices” en matière de santé publique. Selon les projections des auteurs, cette combinaison ferait gagner 7 439 années à Londres et 12 995 à New Dehli.

C’est une dimension à prendre en compte dans lutte contre le réchauffement et dans les politiques de santé publique. Dans un des articles du dossier la directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan admet que  “les décideurs politiques ont été lents à reconnaître que le vrai enjeu du changement climatique c’est son risque d’impact sur la santé humaine et la qualité de la vie”. Ca tombe bien, les “décideurs” ont rendez-vous à Copenhague pour en décider.

Photo : Gilbert R.

1 Définition de l’OMS : Mesure d’écart de santé mise au point par l’OMS dans le cadre de l’étude de la “charge mondiale de la morbidité” en vue d’estimer le fardeau d’une maladie pour une population donnée. Les AVCI sont mesurées par rapport à la mortalité et à la morbidité. La morbidité est pondérée en fonction de la gravité de l’affection. Les AVCI équivalent à la somme des années de vie perdues (AVP) à cause de la maladie et des années de vie vécues avec une incapacité (AVI).


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