USA, 2009
Réalisation: Chris Weitz
Scénario: Melissa Rosenberg
Avec: Kristen Stewart, Robert Pattinson, Taylor Lautner
Résumé: Lors de la fête organisée par les Cullen pour ses 18 ans, Bella (Kristen Stewart) se coupe accidentellement, réveillant la soif de sang d’un des membres de la famille. Cet incident pousse Edward (Robert Pattinson) à rompre avec Bella, de peur de ne pas réussir à la protéger de ses propres pulsions. Abattue, Bella se rapproche petit à petit de Jacob (Taylor Lautner), son ami indien. Mais Jacob a lui aussi un secret bien gardé…
Après la débâcle artistique d’un premier épisode anémique en termes d’enjeux et de personnages intéressants, il était difficile d’être motivé par ce second chapitre de la “fameuse” saga littéraire de Stephenie Meyer. Mais comme la cinéphilie se teinte parfois de masochisme, c’est bravement que votre serviteur a décidé d’affronter les hordes de teenagers pour découvrir cette suite sur grand écran.
Pour ce nouveau long-métrage, la saga effectue un changement de réalisateur plutôt salvateur. Exit donc Catherine Hardwicke et ses envolées lyriques ridicules, bienvenue à Chris Weitz, habitué aux adaptations de livres après le moyennement réussi La Boussole d’Or. Un changement salvateur donc, puisque Weitz réussit déjà à apporter une amélioration visuelle notable à la saga. Il exploite parfaitement les décors forestiers de Vancouver et de Montepulciano en Italie, donnant une ampleur visuelle bienvenue au film, ce qu’Hardwicke n’avait pas su faire dans le premier épisode. Exit aussi la photographie grisâtre moche, place à une palette de couleurs lumineuses venant enchanter les yeux lors de quelques scènes (le final en Italie par exemple). Idem, les quelques scènes d’action sont beaucoup mieux gérées et intégrées au film (malgré quelques CGI trop voyants pour les pseudos loups garous), même si bien trop courtes une fois encore. Weitz élimine aussi la plupart des scènes de comique involontaire présentes dans le premier opus (les vampires qui grimpent aux arbres comme des singes, le match de baseball), même s’il n’évite pas toujours le ridicule (le vampire qui brille au soleil reste l’une des pires idées de toute la saga). Enfin, il emballe quelques jolies scènes pleines de poésie, notamment celle montrant Bella assise devant sa fenêtre après sa rupture, les mois passant pendant que la caméra lui tourne autour.
Mais cela suffit-il pour autant à faire de ce second chapitre un bon film? Hélas non. Malgré toute la bonne volonté de Weitz, le film reste plombé par un scénario une fois de plus rachitique et n’allant jamais au bout de ses idées. C’est bien simple, les deux heures de projections peuvent être résumées en deux lignes : Bella se fait plaquer, déprime, tombe presque amoureuse de Jacob qui s’avère être un loup garou, puis va sauver Edward en Italie, celui-ci la croyant morte et ayant décidé de se suicider. Point. Autour de ca, le néant. On a bien le retour de quelques méchants du premier film, mais ceux-ci se font éliminer en moins de cinq minutes, ce qui ne suffit pas à réveiller le spectateur à moitié endormi par tant de vacuité. Le personnage d’Edward est toujours aussi mou et peu engageant (et surtout, Robert Pattinson affiche toujours un charisme de légume), et son histoire d’amour avec Bella n’est jamais crédible. Mais le plus gros problème vient du personnage de Bella, qui passe du statut de femme soumise à celui de gamine égoïste et insupportable. C’est bien simple, elle passe tout le film à se plaindre, à utiliser Jacob ou à se mettre dans des situations dangereuses sans aucune pensée pour ses proches. Un personnage réellement énervant interprété très platement par une Kristen Stewart mono-expressive. Du côté des nouveaux personnages, ce n’est guère plus réjouissant. Si Taylor Lautner vole facilement la vedette au reste du casting dans le rôle de Jacob, le reste du gang de métamorphes (il ne s’agit en effet pas de loups garous, vu qu’ils peuvent se transformer à volonté) est très peu exploité (mis à part pour prendre un maximum de poses gay-friendly sans le haut). Il en va de même pour le clan des Volturi, supposés être des vampires surpuissants, mais qui sont au final bien fades et peu effrayants (mis à part la jolie Dakota Fanning, qui a bien grandi depuis La Guerre des Mondes). Il faut avouer qu’ils ne sont pas aidés par des lentilles de contact rouges des plus ridicules.
Bref, s’il s’avère quasiment en tous points supérieur à son ainé, Twilight Chapitre 2 n’en reste pas moins un divertissement fade et sans saveur, ne proposant absolument rien de neuf, et ne réussissant jamais à impliquer son audience.
Note : 5/10