Synopsis :
Homme d'industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands.
Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c'est par la dignité qu'il répond à la barbarie.
Coupé du monde, ne recevant que des bribes d'informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait.
Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu'il avait réussi à garder d'intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par l'enquête de police ou celle de la presse.
Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu'il imaginait.
Quand il retrouvera la liberté, ce sera pour s'apercevoir qu'il a tout perdu, l'amour des siens, l'estime de ses collègues, son pouvoir, la confiance en ses proches.
Sa libération se révélera plus difficile à vivre que sa captivité.
Critique :
Bon, soyons clair, je suis à la bourre niveau critique. Mea culpa. J’ai pu voir Rapt quelques temps avant sa sortie et finalement, je fais ma critique une semaine après sa sortie, niveau réactivité on repassera, bref.
Bon, c’est grâce à l’ami Florian que j’ai assisté à la projection du film avec à la fin de la séance, un sympathique débat avec Yvan Attal sur ce rôle pour le moins prenant.
S’inspirant directement du kidnapping du baron Empain, le réalisateur Lucas Belvaux replace son histoire dans un contexte années 2000 avec cet homme riche et puissant, Stanislas Graff qui va être la victime d’un enlèvement pendant plusieurs semaines.
L’une des grandes qualités du film est la mise en parallèle des conditions de détention de l’homme d’affaires par les malfaiteurs et l’organisation du dispositif extérieur pour le récupérer. On peut donc suivre le déroulement des opérations avec les deux casquettes simultanément, ceci permettant d’avoir un avis relativement objectif sur la situation sans prendre parti pour l’un ou pour l’autre. Ce manque de prise de parti fini d’ailleurs par être déstabilisant puisque notre personnage principal ne peut pas être considéré personnage apprécié auquel il est facile de se rattacher.
Le kidnapping n’est donc pas simplement un acte malhonnête mais bien un levier involontaire à la mise en marche de tout un système, à la fois politique et médiatique donc nous sommes presque tous les jours témoins. Manœuvre politiques, communications secrètes, presse à scandale, police…autant de choses qui viennent rapidement graviter autour d’un fait grave pour s’en délecter.
S’arrêtant longuement sur la détention de Stanislas Graff (qui permet d’apprécier l’incroyable travail d’Yvan Attal fait sur lui-même pour récréer avec réalisme la dureté des conditions), Rapt n’oublie pas pour autant l’après libération, où cet homme va devenir l’objet des critiques et des mépris jusqu’à en devoir renoncer à son job.
Après avoir été la victime des malfaiteurs, il devient la victime de son propre environnement en étant lâché de tous.
A la fois très réaliste, notamment par la performance d’Yvan Attal, le film n’en est pas moins volontairement théâtral. Certains dialogues surprennent par la diction employée qui contraste d’autant plus avec la dureté du kidnapping produisant ainsi un contraste surprenant mais pas dérangeant pour le spectateur (question de point de vue).
Rapt est pour ma part une réussite dans le sens où le spectateur reste libre de son point de vue sur cette histoire. Le final laisse la porte ouverte à notre propre jugement des faits et nous invite à la réflexion en compagnie de cet homme désormais abandonné de tous (mais toujours très riche
A la fois intense et intelligent, Rapt est en ce qui me concerne une bonne surprise, qui ne fera certes pas l’unanimité mais qui a le mérite du sortir du lot des productions françaises que l’on a l’habitude de voir ces derniers temps.
Ci-dessous, quelques photos de la séance questions/réponses avec Yvan Attal.
Enjoy !