Que retient-on des formations que je donne ? Quelques réflexions à l’occasion de la dernière en date :
D’une certaine façon ce que les participants à ces formations apprécient, c’est que je ne leur apprends rien. Ils se découvrent bien plus compétents qu’ils ne le pensaient. Ils me trouvent « rassurant ».
Cependant, ils avouent avoir trop tendance à ne voir que la partie rationnelle du changement (qui est le sommet de la partie émergée de l’iceberg). Ils n’écoutent pas suffisamment ; ils ne se mettent pas suffisamment à la place des personnes avec qui ils travaillent ; ils ne « perdent pas assez de temps » avec leurs collaborateurs (ou leurs dirigeants) ; ils sont trop « pressés » ; ils ne préparent pas suffisamment le changement ; leur nature perfectionniste leur fait ignorer que le changement est question d’essais et d’erreurs ; ils ne « maintiennent pas suffisamment la pression » une fois une étape importante passée ; ils ne font pas assez attention à l’optimisme ou au pessimisme de leurs équipes…
Ils sont d’ailleurs surpris de découvrir que la résistance au changement est une chance.
Ils découvrent que la technique a pour rôle premier de « dédramatiser le changement » ; que le changement demande une très solide infrastructure méthodologique de gestion de projet, permettant notamment une « remontée d’information ».
Une remarque m’a surpris. Un des changements étudiés en exemple était un reengineering des processus de l’entreprise au moyen d’un système d’information « révolutionnaire ». Le DSI, responsable du projet, m’a remercié d’avoir insisté sur ce que ce changement n’était pas un changement informatique, mais un changement organisationnel permis par un système d’information. Autrement dit il fallait beaucoup plus former les personnels à de nouvelles procédures de travail qu’à un logiciel. Jusque-là ce dirigeant pensait devoir mener seul le changement. Et il en était visiblement inquiet. Or, le changement était le problème de tous : « on n’est pas seuls ».